Il y a quelque chose qui cloche dans l'attitude de Lise (Melissa Guers, formidable). Mais quoi ? La Fille au bracelet se garde bien d'y répondre, préférant laisser le doute assaillir le spectateur.
Le troisième long-métrage de Stéphane Demoustier est on ne peut plus direct, focalisant toute son attention sur les scènes de prétoires et quelques moments de suspension avec les deux parents. Dispositif minimal mais qui accentue l'identification à eux, tout comme on en a pour les jurés puisque de fait on en devient un par écran interposé. Et on cherche la faille. Rien à faire, les évènements se percutent ou s'annulent, nous ramenant inlassablement à ce même état d'incertitude.
On observe deux figures parentales progressivement entamées par les révélations et perturbées par le comportement de leur fille adolescente. Est-elle réellement insaisissable ou ce sont eux qui peinent à la saisir ? Derrière, en agrandissant le cadre, ce sont toutes ces informations et ces regards qui déstabilisent. Pourquoi ce ton, pourquoi cette posture, pourquoi cette réaction ou cette absence de réaction ? Est-ce moi qui ai mal vu, mal compris ou mal interprété ou l'inverse ?
Le doute étreint aussi fortement que la prestation des comédiens. À l'issue, chacun aura sa vérité mais aucun n'en sera persuadé.
Ce qui fait de La Fille au bracelet une vraie curiosité.