C'est Claude Chabrol qui a pondu ça ?!!! (,8-/)
SPOILERS INSIDE (mais lisez quand même, ça vous évitera d'avoir à regarder le film ! Vous me remercierez plus tard ;-)
Bon, le fait que le film soit signé Chabrol explique au moins la bonne tenue de la réalisation, ainsi que la solide direction d'acteurs, même si dans le cas de Magimel, le miracle n'a pas eu lieu : il joue horriblement mal et sonne vraiment, vraiment faux de bout en bout, le pauvre homme (et c'est primé, ça, ma p'tite dame ! ,;-S). Le reste du casting s'en sort plutôt très bien, malgré les circonstances. Les hommes sexués dans l'assistance auront noté que la Divine Sagnier est toujours aussi bonne, bien que, certes, mesdames, elle n'est pas particulièrement remarquable en tant qu'actrice. Berléant est excellent dans son jeu minimaliste et avec sa présence discrète habituelle. Bénureau ne fait que passer, mais il incarne si bien son personnage malsain qu'on ne l'oublie pas. Mathilda May n'a pas mal vieilli physiquement, même si elle reste tout juste correcte en termes de jeu d'actrice. La meuf qui joue la mère de Ludivine me dit quelque chose... quelque chose de l'ordre de "tu m'as déjà vue dans une saga de l'été, un feuilleton ou encore un téléfilm sur TF1", mais elle joue pas mal. La hideuse qui incarne la mère de Magimerde est très crédible dans son rôle de vieille salope de collabo rendue prétentieuse et hautaine par la semence nazie ; un peu trop peut-être : je me demande parfois si elle joue...
Voilà, on a fait le tour des bons points. Pour le reste, ce film est une grosse bouse qui ne mérite pas les 109 minutes de votre vie qu'elle exige sans véritable contrepartie pour vous.
Les personnages sont tous en carton-pâte, creux et sans aucune profondeur ou crédibilité (même quand ils sont bien joués, comme celui de Berléant, sans substance, ils n'existent pas vraiment, hélas).
Le scénario est très, très faible sur le fond et bien pire pour ce qui est de la forme : décousu, incohérent et, au final, véhicule d'un message totalement navrant et même révoltant. Mais pas révoltant dans le sens épique du terme. Non, c'est contre le film qu'on se révolte, pas avec lui et encore moins pour une juste cause qu'il nous inciterait à défendre.
Parmi les diverses failles de San Andreas dans le récit, citons :
1) La présence du fils Godasse (oui, oui, c'est "Gaudens", mais on entend "godasse" avant de le voir écrit, vers les 2/3 du film)
On attend la seconde moitié du film pour nous fournir ne serait-ce que de vagues indices quant à qui c'est, bordel, ce sale gosse de riche pédant et merdeux joué par Magimel. On n'apprendra jamais vraiment ce qu'il foutait dans ce putain de film, en revanche. Même à la toute fin, rien au monde ne viendra justifier l'importance qui lui est accordée dans ce récit, car il n'en fait pas véritablement partie. Il est juste là, PARCE QUE. Mais, quelle bonne idée ! Surtout quand il s'agit d'un personnage aussi creux et odieux et aussi mal joué, qui plus est.
2) L'apologie du nazisme
Le symbole est clair, net et précis : si tu es un gosse de riches nazis (ou, plus probablement dans le contexte, collabos), tu peux bien te torcher le cul en public avec la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Tu es au-dessus de ça, comprenez-vous, très chère ? Comment ça, mon fils est un pédophile, violeur et assassin multirécidiviste ? Et un... comment vous dites ? Un DOUCHEBAG ? Oh, ça je ne saurais pas bien vous dire, jeune sotte qui n'a même pas été au catéchisme. Mais, nous avons les moyens, pas de souci. Vous pouvez disposer !
3) La complaisance envers la fils-de-puterie
Pour contraster (lolilol, car c'est un contraste en nuances de gris foncé), on a aussi un enculé qui trompe sa femme avec des bimbos naïves qu'il séduit puis qu'il fait tourner à ses potes dans son petit club à partouze bon chic bon genre pour passer le temps, avant de les larguer comme de la merde sale à 3 heures du matin la veille de leur anniversaire.
4) L'incitation à penser que, finalement, un jury d'assises ou un jury de téléréalité, c'est bien la même chose
Le plus fort de café, c'est sans doute quand on est censé croire que de déballer la vie sexuelle, débauchée, certes, mais parfaitement légale et consentie, d'une victime de meurtre, ça compte comme "circonstances atténuantes" pour tout autant les médias nationaux (le mec du JT ponctue ça d'un "comme on peut le comprendre") que la Justice Française (le meurtrier pédophile violeur multirécidiviste s'en sort avec 7 ans en maison de repos spécialisée, pour meurtre au 1er degré et devant 50 témoins) mais également l'opinion publique française.
5) Vous donner la raison du comportement du personnage ? Jamais !
Tout ça pour quoi ? Parce que le petit nazillon narcissique qui sonne faux ne supportait pas le héros (sa victime), et ce depuis le tout départ, bien avant de manquer de violer la maîtresse de ce dernier, puis de la harceler et finalement d'arriver à l'épouser lorsqu'elle est au fond du trou... Pour ensuite faire son outragé de sa personne lorsqu'il "découvre" que la maîtresse du mec avait bel et bien couché avec le mec en question, du temps où elle était sa maîtresse et qu'ils couchaient ensemble... Tu... tu veux dire que quand tu couchais avec lui... vous aviez des rapports sexuels ensemble ?!! OH MON DIEU ! Tu me débectes, espèce de catin. Tiens, je vais le tuer, ton ex, pour la peine ; et sous tes yeux ébahis, encore ! Hahaha. Ha.
Mais on n'a toujours pas la moindre idée du pourquoi. Pourquoi le petit con d'héritier d'une fortune pharmaceutique issue de la collaboration avec l'Allemagne nazie éprouvait une telle haine pour le vieux romancier queutard et plutôt cool (à part avec ses maîtresses et sa femme) incarné par Berléant ? Nous ne le saurons jamais (nous ne saurons même pas pourquoi ils sont censés se connaître).
6) Le titre et la fin
Mords-moi la bite. Le nœud, ce ne serait pas suffisant, oh queue non ! C'est une fin à la MORDS-MOI LA TEUB !!! À la toute, toute fin du film, la gamine se fait encore avoir, cette fois-ci par son vieil oncle pédé et un peu "cocasse" (hahaha vous l'aurez compris... une petite touche "ambiance de cirque bien cafardeuse" s'imposait dans une telle histoire). Donc, pendant l'entièreté de quelques misérables dizaines de secondes, elle devient son assistante pour un numéro de magicien à la con. Et c'est quoi, le numéro en question ? Je vous le donne dans le mille (ho ho ho) : c'est un numéro où il y a LA FILLE COUPÉE EN DEUX ! D'où le titre. Du film. Qui n'a aucun rapport. Avec RIEN.
Merci, m'sieurs-dames ! Allez circulez, y a rien à voir, ici !!!!