Pimpante et radieuse présentatrice de la météo sur une chaine de télévision locale, Gabrielle attire nécessairement le regard des hommes dont elle sait, pas dupe du genre d'intérêt qu'elle suscite, décliner les invitations. Elle se lie cependant avec le célèbre romancier Charles Saint-Denis (F.Berléand), tandis qu'elle est courtisée par Paul, l'héritier fortuné et oisif d'un laboratoire pharmaceutique.
Longtemps, le film de Chabrol est un défilé dynamique de personnages croquignolets incarnant la vie de province et son milieu bourgeois que Chabrol dessine, comme à son habitude, avec une ironie indicible. Ces notables ou grands bourgeois ne préfigurent pas le drame sentimental à venir mais alimentent tout au long de l'intrigue une caustique comédie de moeurs. L'ingénue Gabrielle (Ludivine Sagnier), dont par ailleurs la jeunesse et la beauté semblent souillées par le regard de vieux lubriques, y apparait, petit à petit, comme la victime expiatoire de l'immoralité et des principes d'un certain milieu, celui toujours moqué par Chabrol de la bourgeoisie de province. Berléand et Benoît Magimel, arrogant et cabot, s'amusent visiblement, à la limite de la caricature, dans des emplois de "monstres" sociaux.