Parfois, en regardant un film du type de La fille inconnue, je m’amuse à me demander à quoi ressemblerait le film si l’on changeait l’actrice principale, donc en l’occurrence Adèle Haenel, et qu’on la remplaçait par une autre. Et bien ici on aurait tout simplement un film qui n’aurait rien à voir avec La fille inconnue.
En effet Adèle imprime la pellicule de son regard plein de complexité, à la fois froid et submergé d’émotion et épouse à la perfection le personnage de ce médecin d’une petite ville rurale, rongé par le remord d’avoir, selon elle, laissé mourir une jeune prostitué. Le style de réalisation, très naturaliste est vraiment pertinent ici, car l’une des grande contradiction de ce personnage est cette volonté permanente de ne laisser aucune émotion interférer avec sa vie professionnelle et sa relation avec ses patients alors que sa vie personnelle est obnubilée par cette enquête qu’elle mène afin de mettre un nom sur la tombe de cette jeune fille retrouvée morte en face de son cabinet.
Je ne sais pas si je recommanderai ce film, car il est vrai qu’il y a peu de personnages, pas beaucoup de dialogues ou d’enjeux importants, mais pourtant le suspens est bien là, et si l’on accepte de se laisser porter par l’histoire de cette femme étonnante, on se retrouve à la fin avec cette impression que nous ne saurions expliquer mais que nous ressentons à chaque fois que nous avons vu un bon film