Par contre, j'attends toujours que son jaune sac sonne (...)
La fille qui en savait trop est d’une part l’un des films les plus connus de Bava et de l’autre assurément l’un des plus réussis.
Tour à tour polar, comédie et film d’angoisse, le réalisateur est efficace dans tous les genres abordés, et le seul point négatif du film serait peut-être un rythme un peu faiblard par moment et cette voix OFF aussi inutile qu’exaspérante.
Sinon l'enquête qui mêle soupçons criminels et doutes de quelques faits surnaturels fonctionne.
Les passages ou cette Nora férue de romans noirs use d'astuces chipés dans ses lectures pour confondre son agresseur (hilarante scène du talc) apportent de la légèreté dans l'histoire avant que Bava nous replonge dans la peur grâce à sa réalisation digne des plus grands maîtres de l'angoisse.
Le film est avant tout une grosse réussite visuelle : noir & blanc superbe, jeux d’ombres et de lumières, cadrages… Tout y est extrêmement maîtrisé et c’est un régal pour les yeux. Les effets sonores ne déméritent pas, de la BO soignée à, au contraire, des silences durant lesquels le moindre son devient plus qu’inquiétant, ils contribuent à la tension qui est presque palpable lors de certaines scènes.
Le scénario est… sympathique dirons-nous, pour un polar, mais bien que fournissant son quota de rebondissements la fin reste tout de même assez prévisible, surtout lorsque l'on commence à avoir l'habitude du genre de twist que nous réservent les gialli.
Pour conclure j’ajouterai que dans La Fille qui en savait trop, on retrouve John Saxon, dans le rôle principal masculin du film et surtout en souffre-douleur de la maladresse de Nora (Et bim je te pète un doigt ! Et paf ! Un oeil au beurre noir ! Le tout sans le faire exprès, cette fille me fait concurrence).
Et la présence de John Saxon, acteur trop injustement oublié mérite que l’on regarde à peu près n’importe quoi.
Assurément.