Comédie lumineuse, généreuse, remarquable par l'empathie qu'elle adresse à ses personnages, malgré la moquerie généralisée. Jamais sentencieuse, cherchant moins à dénoncer la verticalité du monde que le poids des conventions entravant le lien social et son libre épanouissement (chien du colonel dans le train, dialogues à égalité Cluny / Mr Carmel puis Belinski / maitre d'hôtel stupéfiant ce dernier, accueil fastueux de Cluny par le couple Carmel ignorant son identité de domestique, mépris de classe a priori, affiché par le pharmacien à l'égard de Belinski, croisé en compagnie de Cluny, assemblée effarouchée lorsque que Cluny se précipite sur une tuyauterie aux aboies...). Narration relançant sans temps mort le sel de la farce, porté par un rythme serein moins trépidant que chez Leo McCarey.
"Jouissons sans entraves" ! Libertaire, épicurien mais certainement pas velléitaire, Belinsky ne faiblissant pas sa charge à travers ses romans policiers engagés, aux titres féroces, tandis que de nouveaux obstacles font tourner Cluny de l'oeil derrière une vitrine, en clôture du film.
(8,5/10)