Rome ! Une ville qui aura réussi à fédérer un grand nombre d'artistes italiens autour de sa beauté. Comment ne pas associer ses monuments emblématiques à des films tels que La Dolce Vita ? Avec La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, apprêtez vous à faire un voyage contemplatif dans une ville à la fois majestueuse et silencieuse, peuplée d'êtres happés par la nostalgie.
En naviguant au gré des lumières, le film impose clairement son éclat : la vie ruisselle dans les rues pavées de Rome avec une élégance magistrale, chaque oeuvre d'art que renferme la ville rayonne et les tourments des personnages sont sublimés par la grâce.
Cette galerie d'hommes et de femmes éloignés des misères du monde, coincée entre les étalages de faits divers et les faux-semblants, accorde une certaine charge envers l'Italie contemporaine, dans ses airs de luxure et de débauche. On peut alors reprocher au film son cynisme parfois envahissant ( la marque de fabrique du maestro napolitain ) mais il est difficile de ne pas conférer à certains personnages de l'empathie, Jep ( incarné par l'acteur Toni Servillo ) en premier lieu.
En revanche sur le plan formel, comment faire un quelconque reproche à la mise en scène mêlant baroque et burlesque ? La Rome historique dont les monuments semblent protégés de l'emprise du temps est filmée avec maestria, grâce à un détail du mouvement et un sens du cadrage hors-pair, conférant ainsi au film une dimension de poésie parnassienne.