Où l'on apprend qu'en 1968, la télévision est déjà un phénomène de société, et un phénomène plutôt anesthésiant. C'est dans ces conditions que Jean-Pierre Mocky imagine une satire dans laquelle un professeur de lettres excédé et quelques complices sabotent les antennes de leurs élèves en espérant récupérer leur attention.
Avec son sens de la caricature, Mocky montre des français rivés à leur poste de télévision et complètement paniqués pour peu que l'image se déforme. Comme souvent, le cinéaste-trublion dépasse le simple cadre de son sujet par des aventures débridées, loufoques et traversées par des personnages pour le moins singuliers. La satire tourne à la farce et c'est ce qu'on aime (en général) dans les Mocky des années 60, dans ce cinéma qui semble finalement moins improvisé que libre tout simplement.
Le cinéaste ne s'interdit rien, ni les gags puérils, ni les physionomies les plus grotesques (parmi elles, Francis Blanche en dentiste blond ou ce duo de policiers placides de la Brigade Télévisuelle!). Il y a profusion de dialogues et de moments saugrenus, et c'est ce qui explique le récit peu structuré. Le ton de la comédie, forcément original, n'en est pas moins drôle.