Arati décide courageusement de trouver un travail pour contribuer aux revenus insuffisants de la famille. Son mari Subrata est employé de banque à Calcutta. Chez lui vivent ses parents, opposés au travail d'Arati, leur garçon Pintu, et sa jeune sœur, Bani.
"La grande ville" de Calcutta n'est qu'une vague toile de fond, car la première partie décrit avec nuances les relations entre les membres de la famille. Nous suivons Arati dans son entreprise, puis dans les belles villas de riches familles, où elle vend des machines à tricoter. Les espaces intérieurs, surtout domestiques, priment par rapport aux scènes de rues.
Une collègue Anglo-indienne, Édith, lui donne des conseils et elles deviennent amies. Leur patron paternaliste distingue Arati pour son efficacité. Mais quand elle demande une augmentation (son mari vient de perdre son travail) il refuse spontanément. Complimenter et sourire lui coûtent moins...
Les valeurs esthétiques et éthiques de Satyagit Ray s'harmonisent parfaitement dans ce film. Cela lui donne une homogénéité, une fluidité et une force particulières. Les personnages sont toujours justes dans leurs relations, leurs expressions, leurs silences.
Et l'histoire d'Arati nous tient en haleine, comme une évidence, une démonstration mathématique ou une déclaration poétique, jusqu'au générique de fin.