Avant d'entrer dans les détails, je tiens à préciser que je ne ferai pas la critique des éditions spéciales de la trilogie originales, qui sont pour moi comparables à un crime contre l'humanité. Dans mon monde, Han a tiré en premier, Jabba apparaît dans Return of the Jedi, et les bouillis numériques dégueulasses que tente de nous imposer Lucas ne sont pas présentes. Pourquoi ? Parce que Lucas est un gros malade, c'est comme si De Vinci avait décidé de déféquer sur sa Joconde. Mais plus sérieusement, ce n'est pas une question de faire comme tout le monde, d'être un mouton qui crie « Han shot first » sur tous les toits sans même comprendre ce que ça veut dire, c'est que pour moi, le fait qu'Han tire en premier est essentiel à l'évolution du personnage, que ce soit dans le film ou à plus grande échelle dans le reste de la trilogie. Quand on le découvre, Han est au fond du trou humainement parlant, le reste du film va ainsi constituer sa rédemption par rapport à ça. Si on part du principe que son acte constitue de la légitime défense, que Greedo n'est qu'un impuissant qui ne peut viser un mec à bout portant, et que Han ne prend pas les devants, préférant laisser une chance à son adversaire de le tuer, premièrement c'est n'importe quoi, ça pose un énorme problème de cohérence scénaristique, et surtout deuxièmement, l'impact des actions qu'entreprendra Han plus tard dans le film et dans la trilogie s'en retrouve fortement réduit.
Maintenant, pour le film en lui-même, je peux enfin commencer à encenser George Lucas, réalisateur de ce premier volet d'une saga devenue culte. Il a créé quelque chose d'incroyable, qui 38 ans après sa sortie est plus populaire que jamais, et qui donne à ma vie un sens (nerd alert !), sérieusement, jouets, posters, figurines, j'ai investi sans doute dans beaucoup trop de produits dérivés de la saga, et je continue de le faire aujourd'hui, mais c'est un peu hors sujet je pense. Ce qui est génial, c'est qu'à l'époque du tournage, absolument personne ne croyait en ce film, que ce soit les producteurs comme les acteurs, qui ne décidaient de se donner à fond que lorsque Alec Guinness était présent. C'est une des raisons qui fait que j'admire George Lucas, tout ce qu'il a dû faire pour imposer sa vision, imposer ses choix, pour au final se retrouver avec un produit final aussi formidable. Dommage qu'il n'ait pas connu un peu plus de difficultés avec les producteurs sur la prélogie.
Star Wars est aussi le représentant d'une époque où les effets spéciaux devaient être utilisés avec parcimonie, le film est ainsi loin de la bouillie numérique que constituera plus tard la prélogie, tout ça grâce à de nombreux effets pratiques et aux maquettes utilisés tout le long du film. Pour preuve les seules scènes ayant réellement pris un coup de vieux à mes yeux sont celles où le sabre laser est en action. En parlant de sabre, je suis un fan du combat entre Vador et Obi-Wan, certes le combat n'est pas aussi bien chorégraphié que ceux de la prélogie, mais je déteste justement ce côté chorégraphié des combats de la prélogie, ici le combat manque énormément de rythme, mais il y a un réel enjeu, un réel développement derrière ce combat, je préfère 1000 fois ça que Danse avec les Star Wars (…). Après ça reste faible comparé aux deux épisodes suivant, mais ça fait plaisir de ne pas voir les personnages sortir leurs sabres pour un rien.
La musique composée par John Williams mérité elle aussi d'être mentionnée, tout a été dit sur elle, en même temps elle est parfaite, il y en a peu des musiques aussi reconnaissables, et je ne parle pas seulement du thème principal, mais aussi de Binary Sunset, de la Cantina, Throne Room, le thème de Leia, chacune de ces compositions aurait de quoi être considérée comme la meilleure de la carrière d'un compositeur lambda, John Williams lui les sort pour un même film, c'est dire le niveau du monsieur.
Le plus impressionnant dans ce film, outre ses effets spéciaux révolutionnaires qui tiennent encore le coup aujourd'hui, et la composition incroyable de John Williams, c'est le traitement de ses personnages. J'ai déjà mentionné le cas Han (Khaaaaaaan!) quand je déféquais sur les éditions spéciales, mais les autres personnages sont tous aussi bien travaillés et réussis que lui. Tous ont des motivations et des caractères bien précis, tous évoluent au cours du film, même les droïdes. A travers Luke, on suit la progression classique du héros qui doit faire face à son destin et littéralement sauver la princesse. C'est simple mais extrêmement efficace, c'est pour ça que Star Wars est non seulement un pilier la science fiction, mais on oublie souvent qu'il est aussi un monument de la fantasy.
Au niveau des acteurs, il faut saluer le choix de Harrison Ford en Han Solo, tout simplement un des personnages les plus badass de l'histoire du cinéma, il sait apporter du caractère à un personnage qui aurait facilement pu être une caricature totale. Mark Hamill et Carrie Fisher sont des choix parfaits pour les personnages de Luke et Leia, mais le jeu des deux acteurs n'est pas toujours au point dans ce premier film. Autour de ce casting de jeunes, on retrouve les deux vieux briscard que sont Alec Guinness et Peter Cushing, tous deux apportent à la fois leur expérience et leur charisme au service du film, l'un au mentor plein de sagesse, l'autre à un militaire haut gradé menaçant, capable de tenir tête à Vador. Mais c'est ce dernier qui est le symbole de la saga, son personnage le plus iconique. Imposant physiquement grâce à la stature de David Prowse et son armure unique, c'est surtout la voix de James Earl Jones qui rend définitivement le personnage inoubliable. Quelle voix putain, j'aimerais tellement qu'un homme me glisse des mots doux avec sa voix quand vient l'heure de dormir... Je crois que j'en dis trop sur ma vie pardon.
Star Wars est un film mythique, c'est un fait, mais surtout il est un film que j'apprécie de plus en plus à chaque visionnage, il a non seulement lancé la meilleure saga de l'histoire, mais aussi créé tout un tas de personnages, de vaisseaux, d'objets, de répliques, de musiques et de bruitages cultes, rien que ça. Merci à George Lucas pour tout ça, sans lui ma vie ne serait définitivement ce qu'elle est aujourd'hui, même s'il aurait pu s'abstenir de venir larguer un énorme étron sur sa propre création plus tard, je préfère célébrer le créateur de génie qu'il fut à un moment donné.