Évidemment le début dans le magasin est génial, passé à raison à la postérité. Mais la machine se grippe à cause du personnage mal écrit de Claudette Colbert - l'actrice est pourtant formidable. Qu'est-ce qui lui prend de tomber amoureuse de ce milliardaire balourd (Cooper, dont le personnage, lui, est parfaitement crédible et touchant) qu'elle a jusqu'ici repoussé, au point de vouloir soudain se marier avec lui ? (les allers retours d'une baignoire Louis XIV peinent à nous faire croire à la chose). Et quel est le deal du couple une fois marié (Cooper semble accepter que Colbert se refuse à lui et vive à part) ? Est-ce par vénalité que Colbert a accepté de se marier, afin de toucher le pactole au moment du divorce ? Difficile de croire à leur complicité dans les engueulades, car la situation n'est pas claire. On comprend que Colbert veut donner une leçon à son mari (les femmes ne s'achètent pas, chéri) mais c'est vraiment tarabiscoté. Et à la fin c'est l'inverse : Cooper devenu dingue, en camisole dans un HP, reçoit la visite de son ex-femme qui se jette enfin à son cou. Mais non , faut pas déconner, en bon mâle américain il se défait lui-même de sa camisole et reprend le dessus pour sauter sur sa poule. Bof, la comédie américaine (et Lubitsch) a fait plus subtil.