Eh bien! Si tout les réalisateurs français mettaient autant du leur que Jean-Paul Lilienfeld dans sa « Journée de la jupe », nul doute qu'il serait légèrement plus excitant, notre cinéma hexagonal, surtout lorsque l'on sait qu'au départ cette oeuvre est un téléfilm. Intense, brutal et n'hésitant pas à appuyer là ou ça fait mal, l'e film sait rapidement et intelligemment montrer une société à la dérive et ne semblant pas faire grand chose pour s'en sortir, si ce n'est ne jamais se remettre en cause pour arriver au pire des scénarii qui soient... Mais attention, ne vous attendez pas pour autant à une bonne grosse leçon de morale lourdingue, car s'il y a quelque chose que Jean-Paul Lilienfeld sait aussi bien mettre en valeur que ses interrogations sur notre système, c'est manifestement son impressionnant sens du rythme. Pourtant presque en huit-clos total, le film ne tourne jamais à la pièce de théâtre filmée platement, apparaissant au contraire souvent audacieux et original, sorte d' « Entre les murs » version violente et poussée à l'extrême, mais toujours crédible. On pourra alors regretter une fin assez appuyée, peu aidée par une musique très « Nouvelle Star », mais on ne pourra en définitive qu'être admiratif de ce remarquable équilibre entre thriller et drame social, le tout porté par une Isabelle Adjani hallucinante et sensationnelle, manifestement l'une des plus belles prestations de ces dernières années. Une réussite, une vraie.