La Ligne rouge par Francis Janvier
Le style de Malick ne me plaît définitivement pas. Autant dans Tree of Life je m'y suis habitué et j'ai même trouvé ça efficace, ici ça m'a vraiment agacé. Pourtant, les deux films sont étonnamment similaires ! La Ligne Rouge est un film excessivement contemplatif et poétique, où les voix off, les images et la musique ont une importance cruciale. C'est très réussi à ce niveau, la réalisation est sans faille ; que ce soit pour filmer une feuille d'arbre ou un massacre de Japonais, Malick sait rendre une image jolie. Peut-être un peu trop à mon goût en fait, ça en devient suresthétisé, mais surtout immensément lent. Le terme "contemplatif" prend alors, pour moi en tout cas, limite une connotation péjorative, parce que les feuilles d'arbre c'est joli trois secondes, mais à un moment il faut se demander si c'est réellement pertinent. Un film de guerre lent et ennuyant, c'est marrant ça. Peut-être parce que La Ligne Rouge est davantage un film SUR la guerre qu'un film DE guerre. Un film qui traite pour une énième fois de l'absurdité de la guerre et de l'absence d'humanité du soldat, un discours qui commence à devenir redondant mais qui a le mérite d'être ici traité de façon assez singulière pour qu'on s'en batte les couilles. Mais ce qui m'a le plus rebuté, je crois, c'est l'absence de réels personnages, principal comme secondaires. Ici, tout le monde, y compris les têtes d'affiche (Clooney qui apparaît 30 secondes mdr), est sur un même pied d'égalité, aucun soldat ne semble ressortir du lot, ce qui a pour résultat de les faire tous se ressembler. Difficile ensuite d'éprouver des émotions face à ces soldats sans nom et sans personnalité qui ne font pratiquement rien de tout le film. Ceux qui détestent le pathos seront contentés, mais perso, sans émotion je m'intéresse rarement à une histoire (Le Pianiste FTW). Un film plein de qualités et de bonnes intentions donc, mais qui n'a vraiment pas su m'interpeller. Mes scènes préférées sont celles où il y a des gens qui se tirent dessus, c'est assez ironique sachant que c'est pas du tout censé être l'intérêt de La Ligne Rouge.