Impeccablement réalisé, la Loi de Téhéran évoque corruption policière comme les sombres travers d'une justice prônant l'exécution. C'est principalement sur ce point, que le film de Saeed Roustayi est intéressant, il n'est jamais manichéen et multiplie les points de vue.
On soulignera l'attention particulière aux détails, des quelques gros plans sur les yeux d'un personnage, sa situation en dit long et cela, malgré les délits commis par ce même individu. Surtout, le rythme effréné laisse place à une interrogation majeure : n'y a-t-il pas plus d'exécution que de crimes ? C'est ce propos, auquel le réalisateur ne répond pas entièrement, laissant place à l'interprétation du spectateur, qui est le cœur du film. L'interprétation des acteurs étant magistrale, inutile de revenir sur la qualité des séquences dramatiques, entre retrouvailles familiales, tentatives de suicide et regrets respectifs, entre policiers et délinquants.
Même si le long-métrage aurait gagné à être parfois plus concis, il en reste que la Loi de Téhéran constitue l'un des plus beaux films policiers, que le cinéma ait eu depuis bien longtemps.