Hitchcock n'a pas fait que des chefs d'œuvre, et "La Main au Collet" en est le parfait exemple. Tous les ingrédients sont pourtant réunis : le Technicolor aux couleurs saturées, les costumes gris anthracite, le couple mythique, mais bizarrement, la sauce ne prend pas. Au cours du tournage, Hitch dira d'ailleurs de ce thriller qu'il était "mal ficelé".
Finalement, malgré une intrigue plate et un doublage français absolument insupportable, deux points positifs ressortent tout de même de ce long métrage. Tout d'abord les paysages sublimes des Alpes Maritimes : "To Catch a Thief" ne semble être qu'un prétexte pour filmer la "French Riviera", comme si Hitchcock avait voulu se payer des vacances au soleil le temps d'un tournage. Les prises de vue en hélicoptère lors d'une course-poursuite nous permettent d'admirer la Côte d'Azur à une époque où elle n'était pas encore bétonnée, et rien que pour ça, on peut dire merci au réalisateur anglais. Et puis il y a évidemment la beauté resplendissante de Grace Kelly. Peu importe ce qu'elle dit, dès qu'elle est à l'écran, on n'a d'yeux que pour elle. Lors de la scène du bal costumé, Hitchcock n'avait paraît-il qu'une seule obsession : faire éclater la beauté de la future princesse de Monaco. Si ce pari esthétique fut remporté haut la main (au collet), on peut regretter que le roi du suspense n'ait pas montré la même détermination à faire un grand film...