Autant le dire tout de suite, on est loin de "l'année du dragon" ou encore et surtout "du voyage au bout de l'enfer".
Là, Cimino nous offre en 1990 un remake d'un film éponyme (en VO et en VF) de Wyler réalisé en 1955 avec Bogart. Déjà, le sujet donne une impression de déjà vu. Ceci étant, ce n'est pas grave en soi, un bon sujet ou une belle histoire peut être déclinée de pas mal de façons et rester intéressant. Je connais beaucoup d'exemples où les remakes ou les films racontant une même histoire restent intéressants voire plus.
Mais là, on a du mal à y croire au gangster psychopathe au QI très élevé. Déjà, à le voir s'entourer de deux gugusses minables qui sont bien partis pour faire foirer tout plan super intelligent, j'ai eu du mal à me convaincre. Et puis, à le voir se comporter lors de son évasion ne m'a pas non plus paru valoir un premier prix d'intelligence ; je me suis demandé d'ailleurs comment il a réussi à ne pas se faire pincer tellement son comportement était pas des plus discrets quand il bousculait les gardes sur son passage. Et puis quelle drôle d'idée de se planquer dans une maison bourgeoise et de prendre en otage une famille ... Moi, je ne suis pas très intelligent mais je pense que dans sa situation j'aurais plutôt choisi une maison vide loin de tout. Evidemment, dans ce cas, il n'y avait plus de film ...
Alors, on va me dire "ouais, mais c'est pendant son procès qu'il montre son intelligence supérieure avec son pétage de plomb qui oblige une suspension du procès et une rencontre avec son avocate en privé de sorte à ce qu'il puisse s'enfuir". Oui. Ok. Trop fort pour moi.
C'est d'ailleurs à partir de ce moment-là, que j'ai commencé à détricoter le film. Et puis quand j'ai vu l'avocate en question, je me suis tout de suite dit : "Fan de chichourle, ça c'est de l'avocate super intelligente aussi".
D'ailleurs la fliquette en chef ne s'y est pas trompée sur son degré d'intelligence : elle l'a fait libérer pour la faire suivre ... et ça n'a pas loupé, elle a fini par retrouver l'autre intelligent au QI démesuré.
Et l'avocate se montrait tellement intelligente qu'elle roulait comme une malade sur les routes avec sa Jag avec le risque de se faire gauler par les flics pour excès de vitesse. Et on sait combien ils sont intelligents les flics aux USA. quand ils gaulent quelqu'un en infraction…
Est-ce que j'ai assez parlé de la super intelligence de ces deux personnages du film ? Parce que je n'ai pas encore tout dit de l'avocate (jouée par Kelly Lynch) . Parce que côté plastique, l'avocate, c'était plutôt pas dégueu ! Quand elle descend de voiture (la Jag, c'est une voiture sur-baissée), sa mini jupe laisse entrevoir pendant quelques secondes une paire de cuisses que je ne vous dis pas. Et je ne vous parle pas de la scène avec le revolver placé très très haut entre les cuisses. Peut-être une des plus belles scènes du film. Non, je plaisante.
Alors que dire d'intelligent sur Mickey Rourke. Dans "l'année du dragon", il avait un rôle assez époustouflant et qui ne faisait pas dans la dentelle. Il y avait une certaine démesure du personnage. Ici, dans "la maison des otages", il ne reste que le comportement violent dans ce huis-clos où il essaie de prendre de l'ascendant sur les membres de la famille. Sans grand succès car ses deux adjoints (dont j'ai déjà dit qu'ils étaient plutôt dans le genre minable) lui cassent sa baraque.
Et à la toute fin, le grand méchant intelligent s'effondre. Minablement ... Fin de partie et la famille se reconstruit.
Le reste du casting :
Anthony Hopkins joue le rôle du père de la famille, qui, au passage, est en instance de divorce. Eh bien, c'est lui qui tire son épingle du jeu de ce film. Lui est tout-à-fait crédible. Il relance même l'action.
Mimi Rogers joue le rôle de l'épouse ; on va être sympa. Elle est assez convaincante.
Ah oui, il me reste à parler de quelque chose qui m'agace dans les thriller modernes surtout américains. Les flics ont des armes modernes et, pour ce que j'en juge, de qualité. Et pourtant, comme dans les films "inspecteur Harry" d'Eastwood, ils dépensent des quantités colossales de munitions pour ne pas réussir à toucher leurs cibles. Ici les mecs avec des lunettes infra-rouge (c'est la nuit) ne sont pas capables de tuer les personnes qui sortent de la maison. Et pourtant ça y va à la manœuvre, ça crépite de partout. Manque d'entrainement sûrement.
La mise en scène est à la hauteur du savoir-faire de Cimino, ce qui fait qu'on ne s'ennuie finalement pas dans le film même si on n'y croit pas trop.
Au final, le film n'est pas franchement mauvais mais il n'est pas très bon non plus...