"Spellbound", c'est typiquement le genre de film qui devait être original à l'époque, et qui n'a pas très bien vieilli vu d'aujourd'hui. Car cette œuvre d'Alfred Hitchock traite de la psychanalyse, une thématique encore relativement nouvelle à sa sortie. On y suit une psychiatre, qui tente d'aider un amnésique dont elle est évidemment tombée amoureuse : est-il comme il le prétend un assassin, ou a-t-il imaginé la chose ?
Le hic c'est que cette thématique est traitée de manière assez pompeuse, peu subtile, voire un peu grotesque. Quelques éléments scénaristiques sont capillotractés, tels que des rêves qui semblent être le paradis à décrypter pour les psychiatres ! Et il y a un vrai coup de mou en milieu de film.
Sans compter une BO qui utilise entre autres du thérémine (!). Là encore c'était original pour l'époque, Hitchcock ne pouvait pas se douter que cet instrument allait être utilisé à foison dans les séries B de SF des années 50... Si bien qu'à chaque note au thérémine, on s'attend presque à voir un alien débarquer ! Mais soyons indulgents, la musique est globalement jolie, il y a même quelques notes qui évoquent furieusement le futur thème Han / Leïa de l'épisode V de Star Wars.
Et sur la forme, on sent qu'un certain soin a été apporté à "Spellbound". Outre le joli couple Ingrid Bergman / Gregory Peck, la mise en scène offre de beaux moments et des plan originaux. Le clou étant cette fameuse scène de rêve, conçue avec l'aide de Salvator Dali (!). La légende raconte que cette séquence durait initialement 20 minutes, mais a malheureusement été raccourcie à deux, les images d'origine ayant par ailleurs été perdues.