Eisenstein (du moins lors de sa période muette !!!), c'est le cinéma épuré vers le collectif ; Poudovkine, au contraire c'est le cinéma épuré mais au service de l'intimisme...
Un mari beurré constamment qui est avec les ligues d'extrême-droite, un fiston qui fait grève avec les cocos, et une mère qui ne veut surtout qu'elle et ses proches se mêlent de politique pour protéger du mieux qu'elle peut son foyer... Voilà, l'histoire sera autour de ces trois personnages, les autres ne serviront qu'à faire avancer le destin de ces derniers...
C'est le deuxième film que je vois du réalisateur après Tempête en Asie. Mais autant celui-ci m'avait passablement ennuyé, malgré deux-trois scènes absolument remarquables et des paysages de la toundra mongole magnifiques, en étirant inutilement et jusqu'à l'extrême pratiquement toutes ses séquences, autant La Mère qui, aussi sur le plan du rythme est épuré, sait aller à l'essentiel.
En ressort une oeuvre avec quelques beaux éclairs de puissance, en particulier lors des scènes autour de la répression lors des manifestations. On notera aussi un clin d’œil au cinéma de David W. Griffith et à sa spectaculaire scène de la rivière en dégel dans A travers l'orage par le biais d'une similaire sur la fin du film, mais moins réussie et moins à couper le souffle.