Un roman à succès d'Alphonse Boudard, une adaptation d'Albert Simonin et des dialogues signés Michel Audiard : autant dire que le langage argotique s'avère particulièrement fleuri, et constitue le meilleur argument de ce film de gangsters typé 60's, tendance vintage, avec son noir et blanc et sa musique jazzy qui rendent surtout hommage à la décennie précédente - avec en prime une pointe de parodie.
Pour ce qui n'est que son troisième long-métrage, Pierre Granier-Deferre distille quelques jolies idées de mise en scène - à l'instar des images d'actualités pour figurer les années écoulées en prison - qui viennent compenser l'aspect brouillon et la structure un peu bancale du récit, lesté de quelques temps morts.
Mais la véritable valeur ajoutée de "La métamorphose des cloportes" réside dans la qualité de la distribution, qui permet de donner vie à ces dialogues enlevés.
Autour d'un Lino Ventura dont la carrière est alors en plein boom, on retrouve ainsi Pierre Brasseur, Charles Aznavour, Georges Géret, Maurice Biraud, Daniel Ceccaldi, Françoise Rosay, sans oublier la sensuelle Irina Demick pour la touche de féminité.