La Métamorphose Des Cloportes est le troisième film en date du réalisateur Pierre Granier-Deferre, il y fait déjà montre d'une grande maîtrise technique et d'un sens de la mise en scène hors pair.
Adaptation du roman éponyme de Albert Simonin, avec Audiard aux dialogues, pour le bon mot et le meilleur, ce polar mené tambour battant est une intéressante plongée dans le monde de la nuit parisienne et des petits truands. Ventura en brute épaisse adepte des baffes dans la gueule, fraîchement sorti d'un séjour en prison venant régler des comptes après un lâchage amical en bonne due forme. Il interprète un rôle à la mesure de sa carcasse.
Le reste du casting n'est pas en reste, avec des personnages hauts en couleur joués par le gratin des seconds rôle de l'époque, Charles Aznavour, le toujours excellent Maurice Biraud, Pierre Brasseur et son teint de voix si particulier, et Georges Géret. La distribution féminine n'est pas en reste, avec la ravissante actrice franco-américaine Irina Demick, vu entre autres dans Le Clan Des Siciliens, et une Françoise Rosay exceptionnelle dans le rôle d'une quincaillère particulière.
Plein d'idées de mise en scène parsèment ce film de très bonne facture, avec notamment un décompte d'année de prison à travers la lucarne d'un écran de télé, et quelques trouvailles visuelles d'un fort joli acabit. Le Paris by night des canailles et des putes de luxe très bien mis en scène par un virtuose de la caméra qui parvient toujours à occuper l'espace où évolue ses personnages avec plein d'aplomb et un maniérisme de bon ton.
Un bon polar à la française comme on en fait plus.