Clark vit paires de serpents pour une mort sûre
The Bite AKA La morsure AKA Curse II (quid du premier ?) est un film mi-nanar mi-sympathique.
Clark et Lisa, après avoir emprunté un raccourci qu’un autochtone leur avait pourtant fortement déconseillé, se retrouvent à devoir changer un pneu crevé au beau milieu d’une zone désertique ET infestée de serpent. J’ai envie de dire qu’ils l’ont bien cherché. Et ce qui devait arriver arriva : Clark est mordu par un vilain serpent à sonnette. Prévisible, certes, mais si l’on fait l’impasse sur cet incident, il n’y pas de film.
Bon an mal an, ils finissent par changer cette fichue roue, enfin ils… Lui trime pendant que mademoiselle chante de sa plus belle voix de crécelle en s’accompagnant à la guitare, mais monsieur en plus de posséder le jean le plus moulant de la création sait souffrir en silence et ils arrivent entiers dans un motel, où, coup de bol, un gentil docteur qui semble être un expert en serpents se fait une joie d’administrer à notre blessé l’antidote idoine. Comment ? Cette personne n’est aucunement médecin mais représentant de commerce ? Bon, très bien, cela semble ne poser problème à personne qu’un mec n’ayant aucune compétence médicale fasse des piqûres au premier péquin qui passe donc trouvons cela logique et ne nous en formalisons pas.
Notre jeune couple repart le lendemain et l’on voit bien que Clark n’a pas l’air en grande forme, mais ils sont jeunes, insouciants, et qui se soucierait d’une blessure qui sous le bandage qui la recouvre semble grossir et être douloureuse et purulente ? (Vous et moi ? Pff, mais nous ne sommes pas de braves américains !). Clark devient de plus en plus fébrile, sa bonne humeur s’en voit affectée et, après une bonne bière à la mouche (notre gentil garçon semble développer de nouveaux goûts assez douteux) il ira même jusqu’à gifler sa petite-amie avant de se cacher dans les toilettes d’un bar.
C’est à ce moment précis que, se délestant de son pansement, Clark et nous-même découvrons qu’une tête de serpent lui tient désormais lieu de main.
C’est bon vous avez assimilé l’info ?
Le voilà, le côté nanardesque à souhait du film : son scénario. Le serpent qui a agressé Clark n’est pas un serpent lambda malheureux, non ! C’est un serpent génétiquement modifié par l’armée américaine (encore elle... toujours elle !) et son venin fait muter l’ADN du bras de notre gus pour qu’y pousse, donc, une tête gluante et sifflante de boa. Pourquoi juste le bras et pas tout le corps ? Parce que ça revient moins cher en FX.
On suit dès lors les tribulations de notre hybride, qui cache autant que faire se peut son état à Lisa qui n’est pas plus inquiète que cela de voir son mec changer de caractère tout en ayant l’air aussi frais qu’un mort-vivant.
Le côté sympathique du film réside dans son dernier tiers, tant les effets spéciaux à la The-Thing-premier-du-nom se révèlent, certes, moyennement réussis, mais fichtrement répugnants, ne lésinant pas sur le verdâtre et le suintant pour bien nous dégoûter, je dis ça, y’en a peut-être qui aime, mais pour ma part dès que ça à l’air un peu décomposé, j’suis vite nauséeuse. Le final, de nuit et dans la boue, est efficace, notre pauvre Clark se changeant de plus en plus en monstre prêt à tout pour dévorer sa chair et tendre Lisa, en culotte dans la dite boue pour bien appâter le chaland. Et vas-y donc que les yeux lui choient des orbites, que sa langue fraîchement tombée continue de frétiller, l’homme-serpent nous crache des petites vipères, des boas de tailles plus conséquentes dans ce qui ressemble fort à… euh, comment dire… (si vous mangez, passer donc à la ligne suivante) ben ce qui ressemble fort à une défécation de serpent par la bouche, voilà. En gros le réalisateur ne se montre pas avare et niveau craspec on est plus que servi.
Du coup c’est un peu dommage pour les scénaristes sous acides et les responsables des dialogues qui m’ont tout l’air de vénérer AB Production, parce que sans arriver au chef d’œuvre, on aurait surement pu se retrouver avec un bon petit film d’horreur. Ici j’admets que l’objectif consistant à donner au spectateur l’envie de dégobiller ses entrailles et celles du voisin avec est atteint, mais l’on se marre trop pour avoir ne serait-ce qu’un tout petit peu peur. Mais entre potes et avec des bières, ça passe surement très bien.
En tout cas, seule avec un hippopotame, ça le fait déjà.