Un film fantastique ? Et français, par-dessus le marché ?! Forcément, cela intrigue votre serviteur, les critiques positives et les promesses d'un cinéma de genre ne faisant qu'ajouter au désir. Cela écrit, j'avais oublié un peu vite que dans « film fantastique français », il y a... français. Comprenez, donc, une mise en place inutilement longue (une bonne demi-heure, à vue de nez!), une famille incomplète souvent conflictuelle et ayant forcément pleiiiins de problèmes, la fille étant forcément une adolescente ne supportant plus la campagne et rêvant d'ailleurs (ce qu'on peut comprendre).
Reste que si le rythme est assez inégal (ça se réveille dans la seconde moitié, quand même), « La Nuée » sait créer une véritable ambiance, un malaise sourd et omniprésent, pouvant compter sur une technique extrêmement solide (notamment sonore, excellemment rendue) et une connaissance manifeste de ses classiques par Just Philippot, notamment dans l'utilisation subtile des effets spéciaux, offrant quelques scènes fortes, marquantes. Ce dernier ne cherche jamais à en faire trop, ce qui ne rend que plus efficace le résultat, gardant toujours un minimum de cohérence et de rigueur dans le récit pour que l'on suive le destin des personnages avec un minimum d'intérêt.
Dommage que le dénouement se révèle plutôt décevant, assez peu en phase avec ce qui avait pu être construit auparavant, sans trop remettre en cause les belles qualités plastiques et narratives citées précédemment, faire surgir la peur en plein milieu agricole étant un autre aspect original de l'entreprise. Bref, s'il aurait fallu plus d'intensité et moins de mélodrame pour réellement nous emporter, j'ai quand même apprécié voir un film français avec une vraie identité formelle et se donnant les moyens de réussir quelque chose : des promesses que l'on ne demande qu'à voir tenues.