http://youtu.be/J8Z549GKkeM

«... Nous les savons avides de notre pourriture, mieux que de la confiture à des cochons... »

Il flotte dans l'air une odeur pestilentielle, des relents de fin du monde. La vague mortelle amorce son roulis, un peu d'écume suffit à notre malheur. La gerbe.
Les morts ont faim, ils se lèvent, rôdent et dévorent les vivants.
La rumeur enfle, putride, charrie le bruit et l'odeur. La lutte vouée à l'échec débute. Putain ! Comment croire vaincre la mort ?
Il va falloir se battre et jamais "tomber les yeux". La fin est proche. Bientôt, tituber sera la norme.
Je le sens.
« On tient jusqu'à demain, parce que demain c'est loin ».

George A.Romero invente le zombie de la nouvelle ère et le film matrice du cinéma d'horreur moderne. Petite production indépendante (qui tombera dans le domaine public à tout berzingue, la faute à un copyright oublié sur les copies) influencée par la guerre du Vietnam, «The Twilight Zone », Richard Matheson, le folklore manouche et son fameux «Va manger tes morts », le film démocratise la « vie » éternelle. La mort pour tous !

Sa genèse débute dans un cimetière, là où tout finit pour l'Homme. Le berceau morbide d'une nouvelle espèce vouée à supplanter la précédente.
Les Morts-vivants restent une ébauche, les maquillages et le gore sont discrets. Et on ne me fera pas croire qu'un noir qui met une blonde K.O, n'en profite pas ensuite pour la faire tourner comme une toupie.

Romero se désintéresse un peu des causes, a des soucis avec le rythme et propose des archétypes pour personnages. Pourtant ça marche.
Le huis clos se transforme en siège, le George pose une ambiance apocalyptique, invente la blaxploitation, prophétise Ébola, nimbe le tout d'un brouillard de pessimisme assumé jusque dans son refus d'un happy end.

Non content d'inventer un (sous-) genre, Romero ne le laissera pas vivoter sans lui proposer d'autres variations sur le même thème. Profitant sans vergogne de l'intellectualisation de son film par la critique, il surfera sur la vague et réussira à créer un univers.

Mais ça, c'est pour demain.
DjeeVanCleef
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 28 août 2014

Critique lue 1.7K fois

71 j'aime

7 commentaires

DjeeVanCleef

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

71
7

D'autres avis sur La Nuit des morts-vivants

La Nuit des morts-vivants
Pravda
9

Critique de La Nuit des morts-vivants par Pravda

Hier soir en lançant "La Nuit des morts-vivants", j'avoue que je m'inquiétais un peu de savoir si la déception ne pointerait pas le bout de son nez, parce que cela fait un paquet d'années depuis mon...

le 3 nov. 2014

66 j'aime

11

La Nuit des morts-vivants
Gand-Alf
8

Ils viennent pour vous !

Tourné pour 116 000 malheureux dollars par un George Romero encore débutant, "La nuit des morts-vivants", premier volet de la future saga des... morts-vivants, marquera l'histoire du cinéma pour...

le 11 janv. 2015

54 j'aime

Du même critique

Retour vers le futur
DjeeVanCleef
10

Là où on va, on n'a pas besoin de route !

J'adore "Retour vers le futur" et j'adore le couscous. C'est pas faute d'en avoir mangé, mais j'adore, ça me ramène à une autre époque, une époque où j'avais empruntée la VHS à Stéphane Renouf -...

le 22 mai 2013

204 j'aime

32

Les Fils de l'homme
DjeeVanCleef
10

L'évangile selon Thélonius.

2027, un monde où les enfants ne naissent plus, comme une malédiction du Tout-Puissant, un courroux divin. Un monde qui s'écroule sous les coups des intégrismes de tous poils, où seule, la Grande...

le 26 juil. 2013

194 j'aime

36

Rambo
DjeeVanCleef
9

La chasse.

Welcome to Hope. Ses lacs, ses montagnes et Will Teasle son Shérif. Plutôt facile de faire régner l'ordre par ici, serrer des pognes et éviter les embrouilles. Par exemple, escorter cet intrus, ce...

le 13 mai 2013

181 j'aime

46