Je confesse que j'ai lâché Dominik Moll depuis... ben, depuis Harry, un ami qui vous veut du bien (bien aimé, mais je n'ai pas eu particulièrement l'idée de poursuivre dans l'oeuvre du Monsieur !). Donc c'est impossible pour moi de placer La Nuit du 12 d'une quelconque manière dans l'entièreté de la filmographie du réalisateur. En conséquence, je vais me concentrer exclusivement sur l'oeuvre que je suis en train de critiquer.
A l'époque de l'ADN et de tous les moyens technologiques existants, il y a quand même 20 % des crimes qui ne sont pas résolus en France. Ce qui signifie, comme le souligne une des répliques du film, qu'un enquêteur viendra tôt ou tard à être hanté par une affaire qu'il n'est pas parvenu à résoudre.
D'ailleurs, tout ceci annonce bien la couleur, car on partage à la fin avec les protagonistes la grosse frustration de ne pas savoir qui a tué la jeune Clara avec un briquet et de l'essence.
Le manque de moyens mis à la disposition des flics est pointé du doigt. Moll surfe sur la vague #MeToo en insinuant que si la malheureuse victime est morte atrocement, c'est parce qu'elle était une femme, une femme qui plus est vivant sa sexualité comme elle l'entendait, en cherchant à droite à gauche sans savoir ce qu'elle voulait (pourquoi une femme n'aurait pas le droit de ne pas savoir ce qu'elle veut en termes de relations ?). Hélas, comme ce n'est que trop crédible dans une société qui n'aime pas les femmes. Et il y a les policiers qui craquent face à l'impuissance, en rien arrangée par l'avalanche de fausses pistes. On ne peut pas dire qu'il y ait quoi que ce soit de nouveau, mais c'est assez bien mené. En outre, la direction d'acteurs et d'actrices est impeccable.
Par contre, sur le plan de la technique, cela reste assez conventionnel, ne se distinguant guère de celle d'un téléfilm diffusé sur la première chaîne. Il y a tout de même l'exception notable où dans une nuit sans sommeil pendant laquelle le personnage principal se remémore les paroles de celles et ceux qu'il a interrogés. Mais c'est de l'ordre de l'exception.
Globalement, vous prendrez bien un peu de sinistrose ?