Palme d'or 1962 et par l'occasion seul film brésilien à avoir reçu la récompense suprême à Cannes jusqu'ici avant de tomber dans l'oubli. Ce qui n'est guère étonnant. Enfin... si c'est étonnant qu'il ait remporté la Palme, par contre ça l'est pas du tout qu'il soit tombé dans l'oubli.
Le cinéaste Anselmo Duarte a réalisé un film qui m'a fortement rappelé le chef d'oeuvre de l'immense Billy Wilder "Le Gouffre aux chimères", sauf qu'ici il y a de la religion en plus, en ayant le droit à une critique féroce de la Société brésilienne où les institutions religieuses, policières, les médias, le public en général vont s'en prendre plein la gueule en les montrant profiter sans vergogne des malheurs du protagoniste, seul personnage à sauver du lot, devenant à cause des autres une figure quasi-christique. On comprend aisément d'ailleurs que celui-ci considère son âne comme étant son meilleur ami.
Mais l'ensemble qui aurait pu franchement être très puissant s'égare malheureusement trop dans un rythme décousu et peine trop à faire exister les personnages secondaires pour être efficace. Seule la fin, la toute fin, trouve in-extremis cet éclair de puissance qui fait désespérément défaut au reste.