La piste des géants (1930) est mon premier Western des années 1930. Ma connaissance du genre est assez faible, mais, via des cours de cinéma sur la période 1927-1963, je sais délimiter les axes du Western de la période classique. Le Western est un genre dont la naissance est proche de celle du cinéma avec Le Vol du grand rapide (1903) et qui a marché dans les années 1910 et 1920 avant de connaître un coup d'arrêt dans les années 1930 avec l'échec au box office de La piste des géants. Les western que j'ai visionné dans le cinéma américain classique date des 1950's avec La prisonnière du désert (1956)de John Ford, Rio Bravo (1959) d'Howard Hawks ou La flèche brisée (1950) de Delmer Daves et j'ai envie de découvrir d'autres auteurs de cette période comme Anthonny Mann ou Raoul Walsh le réalisateurs du films qui nous intéressent et dont je voyais le premier film. En dehors de la période classique j'ai regardé quelques Western italien des années 1960 qui m'ont pas mal plu et j'essaye de voir des films de Peckinpah.
Cette longue intro pour dire d'où je parle nous amène au fait que le western m'intéresse mais que j'ignore ses codes dans les années 30 et que je ne possède pas d'éléments de comparaison.
Cela étant dit, la première qualité du film qui saute aux yeux du spectateurs, c'est la beauté de ses cadrages dont le gigantisme est magnifié par le format d'image et par les moyens impressionnant mise à la disposition du cinéaste en terme de figurants, d'animaux et de caravanes.
Le film raconte avant tout la conquête de l'Ouest au cours d'un voyage de 2h où l'on suivra de nombreux personnages introduit dans la première scène qui tenteront de parcourir les étendues de l'Ouest américain pour s'installer dans une "terre promise" (le parallèle biblique semble assez présent dans le film), devant pour cela braver de nombreux périls, en majorité naturelle, entre autre la chaleur, les averses et le froid des montagnes ainsi que des rivières et des falaises à traverser qui donnent lieux à des images impressionnantes, d'autant plus dans l'année où le film est sortie (on pense notamment à la scène où les pionniers doivent descendre leurs caravanes le long d'une falaise). En plus de la façon de filmer les éléments, on trouve une volonté de réalisme dans la représentation du quotidien des pionniers avec les mariages et enterrements aux milieux des terres sauvages, les femmes qui lavent leurs cheveux dans des bassines et rechargent les fusils de leur maris ou encore le traitement des enfants lorsque le protagoniste féminin principal fait un cours d'histoire à sa petite sœur.
En plus de cette histoire principale, on suit la quête vengeance (assez proprette tout de même) et d'amour (un peu cliché et bête) de Breck (aka John Wayne) qui malgré son manque de surprise est véritablement nécessaire au récit dans un soucis d'améliorer le rythme qui est le principal défaut du film tant il nous arrive de trouver le temps long en le regardant. Cette seconde trame narrative a aussi pour qualité de réunir des personnages plutôt sympathique avec le trio antagoniste qui amène l'action du film (ainsi que les indiens à un certain moment du film et qui sont d'ailleurs représenté avec une certaine nuance qu'on attendrait pas d'une époque aussi classique: ils sont les mentors du héros, peuvent être alliés ou ennemis et avant de les voir attaquer on prend le temps de montrer leur village ainsi que le quotidien des gens qui y vive de la même manière qu'on le fait tout le film avec les pionniers américains) et le chef des 3 qui réussit même à apporter une once de cruauté à son personnage lors de la traque final dans la neige.
En somme nous avons donc un western qui présente à la fois une description réaliste (bien que romancée dans la glorification totale des pionniers) de la conquête de l'Ouest permettant de créer des images marquantes (lorsque de grands arbres tombent à l'écran après avoir été découpé à la hache par exemple) ainsi qu'une trame bien plus classique avec son histoire d'amour assez faible (bien que réhaussé par la concurrence dans la séduction entre Wayne et un bandit) et ses méchants un brin cliché mais assez satisfaisant. Ainsi le film m'a paru plaisant de part la puissance picturale qui se dégage du gigantisme de ses plans et cela au début du parlant lorsque la puissance visuel de l'apogée du muet semblait être difficilement atteinte (le film est encore en transition vers le parlant car il garde des intertitres de textes hérité du muet entre de grande séquence mais qui n'ont pas un intérêt uniquement narratif car ils sont écrit à la manière de court poème épique rythmant et commentant l'avancé des pionniers). Ainsi je conseille ce film bien qu'il y ait 2 ombres au tableau: le rythme un peu trop lent par instant et la mise en scène de l'action qui est très faiblarde.