J'avais aimé le premier opus qui donnait à l'histoire des singes une belle origine, émouvante et prenante, et qui ne sombrait jamais dans de trop grandes facilités (la fin notamment).
Autant pour ce deuxième préquel, j'ai plus de réserves.
Nier qu'on passe un mauvais moment serait mentir. L'histoire, les effets spéciaux nous tiennent sans jamais nous ennuyer pendant deux heures. En cela, c'est un solide divertissement très bien fichu.
Reste que je n'ai jamais retrouvé l'émotion, la convocation auxquelles le premier film me menait.
En tant que spectateur, je ne suis resté qu'au rang de mangeur de pop-corn.
Certes le film ne prend jamais ses spectateurs pour des cons ; le scénario, quoique manquant véritablement d'originalité et dont les tenants sont tous connus d'avance, est honnête, et les comédiens qui le servent le sont tout autant.
Mais, avec toute ma bonne foi, je n'ai vu que des personnages sans consistance, n'en déplaise à Jason Clarke qui malgré sa présence toujours plaisante, ne parvient pas à relever le niveau de prestations comme celle si décevante d'un Gary Oldman qu'on aurait aimé ne pas voir dans cet état.
Reste César, le meilleur personnage, auquel Andy Serkis, toujours aussi bon sous sa tenue motion capture, donne une véritable humanité (tout le débat est là). On se plait à s'attacher à ce personnage, et la relation qu'il entretient avec le héros humain (Clarke) est pleine d'un respect viril épique qui permet de belles scènes aux dialogues pesés, comme cette fin puissante, pas évidente pour ce genre de films, mais totalement assumée et réussie.
Il faut de même relever les deux défis auquel le film fait plus ou moins face.
S'il relève haut la main celui de filmer des animaux qui ne parlent pas, il se perd un peu dans une volonté de livrer un divertissement avec une dimension esthétique qui ne lui sied pas bien. Les plans sont volontairement "différents" et en définitive mal choisis, le style se cherche et jamais n'aboutit. C'est dommage car la conséquence est cruelle : les effets spéciaux si réalistes et géniaux ne trouvent jamais souffle épique à leurs dimensions et les combats ne scotchent jamais au siège. On aurait pu se prendre une claque. Mais le résultat est in fine un peu trop sage.