Le point de départ fait un peu penser à "Planet of the Apes", sorti quelques années plus tôt. René Laloux présente en effet un monde extra-terrestre, dominé par des géants bleus, les Draags. Où les descendants des humains, ramenés d'une Terre dévastée, sont désormais réduits à l'état de minuscule vermines, à l'occasion domestiquées.
L'occasion de réflexions tout à fait pertinentes, sur le règne animal, le racisme, ou la construction d'une civilisation. Le film ne reste pas longtemps proche de son (involontaire) modèle américain, abordant avec autant d'intelligence le pacifisme et la technologie.
Au passage, l'histoire de cet homme éduqué par les Draags, qui parvient peu ou prou à monter une rébellion, m'a fait penser à un certain "Battlefield Earth", étron cosmique qui sortira 27 ans plus tard...
Mais bref, revenons à ce beau film de qualité. Les thèmes sont vastes, traités en seulement 1h10 (!), grâce à un récit sous forme de conte assez efficace. Et une animation pleines de bonnes idées, entre poésie et cruauté.
Le rendu visuel est certes particulier. Les dessins donnent un aspect pastel au film. Ainsi parfois certaines animation n'ont pas très bien vieillies (de même que le doublage, un peu statique). Quand d'autres ont des allures de tableaux : les plans présentant de nombreuses minuscules figures humaines font penser à du Jérôme Bosch en version SF !
Tandis que la BO mélangeant rock et soul finit de donner à "La Planète Sauvage" ce caractère de conte psychédélique, qui mérite d'être vu. Autant pour sa forme que son intelligence.