Entre nuit et brouillard bat le cœur des Justes. Dans l’épure du trait, les cicatrices de la mémoire s’animent avec une profonde émotion.
J'ai été bouleversée par ce conte poétique, elliptique, où l’étrange beauté des images voisine avec la simplicité du récit. Une histoire d’amour et de résilience qui révèle une période les plus sombres de l'histoire de l'Europe. Plutôt qu'une démonstration frontale Hazanavicius raconte l’Holocauste à travers ces personnages qui prennent vie dans un monde enneigé, une nature sauvage, la rencontre avec un bébé tombé d’un de ces trains qui transportent des femmes et des hommes dans l’horreur. La réussite d’Hazanavicius est d’avoir su traduire en images plutôt sobres ( ex. l’intérieur de camps, les barbelés, les silhouettes et les visages tordus de douleur) la puissance de cette histoire et sa dimension de conte où il est possible de rencontrer l’espoir. Sur fond de déportation, Hazanavicius se concentre sur la solidarité, l'entraide et l’humanité. Face à cette cruauté, il y a les Justes.
Accompagnés par la voix de Jean- Louis Trintignant, Dominique Blanc, Grégory Gadebois et Denis Podalydès donnent de l’épaisseur à la narration. C’est beau, émouvant et impossible d'en sortir indemne, tant les faits nous interpellent.