Pas facile de dire du mal de ce film très consensuel, traitant sous forme de conte la Shoah. Et pourtant rien ne va dans La plus précieuse des marchandises.
L'animation 2D proposée par Michel Hazanivicius est d'abord d'une pauvreté rédhibitoire : si les illustrations sont "jolies", elle pâlissent en comparaison de ce que l'animation propose aujourd'hui (allez plutôt voir l'incroyable film Flow, vous comprendrez ce que je veux dire).
Ensuite, le conte de Jean-Claude Grumberg ne contient pas assez de matière narrative pour remplir tout un long-métrage. Il aurait peut-être permis de donner un court-métrage sympathique d'une vingtaine de minute. Cet inconvénient se traduit à l'écran par un beaucoup de répétitions très lassantes : le train passe 36 fois, le pauvre bûcheron coupe plusieurs stères de bois à l'écran, etc.
Le film a aussi une propension, quoi que j'ai lu l'inverse dans de nombreuses critiques, à chercher à provoquer une larme facile chez le spectateur. La musique d'Alexandre Desplat, par exemple, surligne les situation susceptibles de générer de l'émotion.Les voix des personnages ne m'ont pas non plus convaincu, en particulier celle de de Dominique Blanc, que j'aime pourtant beaucoup.
Enfin, et c'est peut-être pour moi le pire, le traitement à l'image des camps ne m'a pas paru adéquate. Sous réserve de "représentation", Hazanavicius s'estime légitime à montrer les corps suppliciés, mais le résultat m'a vraiment mis mal à l'aise, comme d'ailleurs la voix d'outre-tombe de Jean-louis Trintignant qui nous assène des phrases qui m'ont laissé perplexe ("Peut-être que tous ces morts ont été une illusion ?").
Je déconseille donc cet essai, qui me semble raté de plusieurs points de vue.
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