Il était une fois une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron qui vivaient au fond d’une forêt polonaise. Pauvre bûcheronne se lamentait de ne pas avoir d'enfants. Il était une fois une famille juive, deux jumeaux nouveau-nés et leurs parents, qui se fit arrêter à Paris puis déporter vers le camp d'Auschwitz. Dans le train qui les emportait vers une mort certaine, le père fit un geste insensé. Dans un ultime et dérisoire espoir, il lança un de ses jumeaux hors du train. Un jour que pauvre bûcheronne regardait passer un train qu'elle croyait être de marchandises, un paquet en fut éjecté et tomba dans la neige. Comme un don du ciel, cette petite marchandise s'avéra être celle qu'elle attendait avec tant de ferveur. Une enfant.
LA PLUS PRECIEUSE DES MARCHANDISES est l'un des chef d'œuvres de l'animation et du cinéma français de cette année, et sans doute le chef d'œuvre de Michel Hazanavicius.
L'histoire du film est excellente, une fable moderne sur deux pauvres bûcherons qui ont recueilli un bébé juif lancé hors du train par son père pour la sauver de son futur sort dans les camps d'exterminations.
C'est une fable très puissant émotionnellement, avec l'histoire du bébé juif recueilli par des bûcherons, ainsi qu'une partie sur la famille juive emmené dans le camp d'extermination, notamment sur le père qui va survivre de l'Holocauste.
Le tout est très dur au niveau de la période historique traité, avec en plus le message final par le narrateur (le regretté Jean-Louis Trintignant) à la fin
où on aimerai que la guerre, les trains de rafles, les camps et l'holocauste ne soit qu'une fable, et que l'histoire de la petite recueilli soit réelle
Les thématiques et la morale sont très forts et parfaitement traitées, avec la beauté des qualités humaines dans un monde de guerre et d'horreur, et surtout la critique de la deshumanisation, avec les juifs qui sont considérés comme des sans-cœurs et des tueurs de Dieu, de la part au début du bûcheron, et surtout des collègues bûcherons et qui sont très patriotiques et qui cherchent à faire respecter la "Loi". Et comme l'as dis le réalisateur lors du passage à la télé avec Dominique De Villepin par rapport à la situation actuel entre Israel/Palestine que l'idée de ce film est de le sortir de sa spécificité pour qu'il soit applicable à tout. Et le sort de la petite fille et de ses parents dans le film peut faire exactement écho aujourd'hui du sort des Palestiniens de la part des criminels sionistes.
Donc une excellente histoire et une très belle leçon d'humanité qui manque malheureusement dans le monde de nos jours.
Les personnages sont excellents, avec la femme bûcheron qui va recueillir la petite et la considère comme un don de dieu et une belle marchandise, et qui va tout faire pour faire vivre cet enfant, ainsi que l'homme bucheron qui a une très belle évolution, purement antisémite au début et deshumanisant les juifs, pour au final s'attacher de plus en plus à la petite et être convaincu par sa femme que "les "sans-cœurs" ont aussi un cœur.
Et on a de superbes passages durs et poignants
comme le bûcheron qui finit par se sacrifier en tuant ses collègues collabos qui voulaient enlever la fille (avec le plan centré sur la poupée en bois entrain de bruler dans la cheminée), ainsi que la très belle scène à en pleurer quand la bûcheronne et la petite finissent par être accueilli par la gueule cassée qui avait donné du lait à la bucheronne.
Et on a aussi le passage très dur où le père a finit par retrouver sa fille, mais avec cette dernière (et la bûcheronne) qui l'a repoussée en raison de sa décomposition physique de par ses années vécues dans le camp. Une excellente scène très dur sans dialogue
L'animation est vraiment excellente, avec une belle animation de dessin animé en 2D, faisant ressentir le coté fable du récit, avec de très belles images et couleurs ainsi que d'excellentes imageries faisant ressentir l'horreur de l'Holocauste et de la guerre.
Et la musique d'Alexandre Desplat est très belle.
Un superbe film d'animation français.