La porte de l'enfer se caractérise surtout par son esthétisme raffiné, dans l'éclat de ses couleurs. Néanmoins, cette première Palme d'Or japonaise laisse relativement déçu après un démarrage prometteur et nerveux, dans le chaos de la guerre civile. Tout se résume très vite à un triangle amoureux dont la pointe haute, l'inénarrable Morito, devient fou de passion et coupable de harcèlement pour la jeune femme qui ne partage pas ses sentiments et reste fidèle à son époux. L'ivresse de Morito (hips) conduira au drame, comme de bien entendu. Le spectacle est agréable et chamarré mais reste bien inférieur à des tas de grands films nippons de l'époque. Difficile de dire s'il s'agit de "l'un des pires de Kinugasa", selon une opinion largement partagée au Japon, lors de sa sortie, mais sa réputation, aujourd'hui encore, semble bien supérieure à sa valeur.