A l’image de son personnage principal, le récit ‘The Searchers’ manque parfois de la finesse qui en aurait fait un très bon western.
Malgré son intrigue sombre étalée sur 5 années, le scénario fait preuve d’un certain manichéisme qui gâte un peu le propos. Les Comanches sont dépeints comme des sauvages et Ethan Edwards est le héros de l’histoire malgré son racisme outrancier et son comportement bourru. C’est largement regrettable, car le récit parvient à se faire retors par moment et offre des aspérités qui auraient méritées d’être creusée. Par exemple, le film rate l’occasion d’établir le parallèle entre le désir de vengeance d’Ethan et l’agressivité du chef Scar. De même, Debbie ne proteste plus lors de sa libération, alors qu’on peut imaginer qu’elle a pu créer des liens avec les Comanches durant sa captivité prolongé. C’est encore une facilité scénaristique qui rassemble Laurie et Martin, alors que la jeune femme allait se marier à un autre.
Pour autant, ‘The Searchers’ constitue un récit satisfaisant, avec ses péripéties et ses personnages secondaires qui étoffent l’intrigue principale. D’ailleurs, on prendra certainement plus de plaisir à suivre la relation entre Laurie et Martin, amour conflictuel mais au romantisme touchant, que la quête de Debbie.
Si le scénario de ‘The Searchers’ n’est donc pas tout à fait au niveau de ‘The Man Who Shot Liberty Valance’, John Ford y a par contre l’opportunité de profiter des grands espaces de Monument Valley. Avec une mise en scène excellente, et un environnement aussi incroyable, le réalisateur offre des plans splendides du Far West et des cavaliers qui le parcourent. En outre, John Ford fait également preuve d’un grand talent dans certains contre-jours de toute beauté : la scène d’ouverture, la conclusion, mais également quelques passages dans les cavités rocheuses du désert.
Un western satisfaisant, mais qui manque un peu de profondeur.