Globalement apprécié par la critique, La question humaine s'inscrit dans la veine extrême (je serais tenté de dire caricaturale) du cinéma d'auteur français : long (plus de deux heures), austère (tout est gris, froid, glauque), outrancier dans l'intellectualisme (tout a un sens symbolique, chaque plan, chaque mot pèse trois tonnes).
Présenté comme un polar sur fond de métaphore de l'Holocauste (j'ai bien vu la métaphore, moins le polar), j'ai trouvé le scénario trop ampoulé, les dialogues trop écrits et les interprétations surjouées. Même moi qui suis fan tendance midinette de Mathieu Amalric, pour la première fois je ne suis pas rentré dans sa proposition d'acteur : trop fermé, trop intériorisé, il ne laisse rien passer, joue tout dans les extrêmes, comme à distance de son personnage. Une approche brechtienne peut-être...
J'ai trouvé le temps long, je suis passé à côté du film.
Restent les deux dernières minutes, quand la salle est plongée dans l'obscurité et que sur fond d'écran noir on entend la voix d'Amalric lire un texte décrivant la chute des cadavres des juifs jetés dans les fosses des camps de concentration. Pour le coup, c'est un moment de cinéma très fort.