Au sujet de la fin du film...
C'est un film magnifique...
Je ne reviens pas en détail sur l'histoire : Tom Dunson, qui s'est monté son ranch à la sueur de son front au prix de grands sacrifices et qui se voit obligé de partir sur la piste avec son énorme troupeau de bétail pour aller le vendre... Son fils adoptif l'accompagne ainsi que son vieux compagnon. On peut dire qu'il fait un "burn out" et se met tout le monde à dos d'où mutinerie...
Beaucoup de choses ont déjà été écrites et vraiment très bien écrites.
Je souhaite juste revenir sur la fin, qui semble décevoir certains d'entre vous. Pourtant, comment cela pouvait-il finir autrement ? Dunson (formidable John Wayne au passage) a élevé Matt (Montgommery Clift merveilleux) comme son fils. On sent bien la connivence entre les deux tout au long du film. Ils ont les mêmes tics (la façon dont ils se passent le doigt sur le nez par exemple) et les mêmes réactions parfois (allez, on abandonne la femme qu'on aime, bande de malotrus !). Dunson pête un câble : normal, comme l'explique son vieux compagnon, il a trimé toutes ces années et doit maintenant jouer son avenir sur un coup de poker. Et puis, comme tout parent, il n'a pas forcément vu son fils grandir et devenir adulte. Cependant, quand il amène la jolie amoureuse avec lui, inconsciemment, ce n'est sûrement pas pour qu'elle pleure sur le corps de Matt une fois qu'il l'aura tué comme il n'arrête pas de le proclamer. En fait, il faut qu'il reçoive un maître coup de poing de son fils pour que 1) il revienne à la réalité et sorte de son cauchemar (exactement comme lui-même a sorti Matt de son état de choc au début du film en lui flanquant une sacrée beigne) et que 2) il se rende compte que c'était un homme qu'il avait devant lui et non plus un petit garçon...
A part ça, encore un film hawksien avec le trio de l'homme aux trois âges : le héros du film entre deux âges, le vieux (toujours excellentissime Walter Brennan) drôle et témoin, le jeune, bien plus posé et intelligent que ses aînés (et beau aussi, non, vous ne trouvez pas ?). Et la figure de la femme au mileu, toute de sensibilité et d'intelligence, d'insolence aussi. Moi, j'adore et j'en redemande !