S'il y a bien une déception dans les derniers films que j'ai vus, et même une certaine rage d'avoir perdu mon temps, c'est bien pour La Romancière, le film et le heureux hasard.
Que le personnage principal, romancière célèbre en mal d'inspiration, revienne sur des lieux de la banlieue de Séoul où elle a quelque peu vécu ou possède encore des attaches, se comprend. Cependant, ce retour est pesant : il provoque de la gêne. Cette gêne, ressentie aussi bien par le personnage principal que par les autres, sortes de fantômes stéréotypés, rencontrés par un hasard auquel on a du mal à croire, gagne également le spectateur. L'écriture est plate, les personnages manquent d'étoffe et d'ampleur : ils sont des caricatures de névroses et d'inaboutissement... Et le questionnement autour de la création, opposition manichéenne de la création et du bonheur, de la vie et de l'écriture, est contraint, forcé, superficiel. Ce n'est pas intelligent, c'est hors-sol.
Il faut ensuite ajouter aux faiblesses d'écriture une photographie indigente : le noir et blanc est certes un choix, mais il ne se justifie pas à la lumière du film. En quoi l'abandon de la couleur sert-il l'intérêt du film ? Cela montre seulement combien tout cela est terne... Les dernières images du parc, filmées en couleur cette fois-ci, et comme si la caméra était un smartphone, closent le film comme un cheveux sur la soupe. Alors seulement la pauvreté voire la misère du décor apparaît plus clairement encore.
C'est donc un film à petit, voire très petit budget, mais à grande, très grande faiblesse.