Ça commençait vraiment très très bien. Des sentiments, des bons acteurs, donc des sentiments qui se laissent voir, de l'empathie, de la finesse, une certaine adresse dans l'enchaînement des flash-back: cette histoire de deux égratignés de la vie sentait plutôt bon. Même, ça m'a touché. L'angoisse percutante des traumatismes de leur enfance, et leur incapacité à communiquer avec les autres, et encore moins entre eux deux.
Et puis soudain, comme dit un copain, patacrac!
Patacrac, le film s'effondre. La lenteur du développement ne m'avait pas dérangé car je trouvais que le rythme restait bon, pertinent, et une certaine montée en puissance se faisait sentir, et même un paroxysme, dis-donc. Et là, la douche froide. On avait suivit les deux personnages de leur enfance à leur adolescence, puis à leur jeune âge adulte. L'imbrication entre les époques et les flash-back venait d'arriver à sa tension maximale.
Moi, spectateur relativement basique, je pensais que le film était donc terminé, et que c'était sympathique. Pas un grand film, hein, mais un film sympathique. Un peu dépressif mais gentil comme tout. Et puis là, non. C'est pas terminé. On les retrouve sept ans plus tard, et le rythme n'a jamais été aussi lent. Il ne se passe plus grand chose. J'ai cru à un genre d'épilogue maladroit, mais non, c'était bien la suite du film. Ah. Bon. J'ai quand même trouvé le temps de m'ennuyer. Bien sûr, les acteurs restent bons, voire très bons, et visuellement, il y a quelques belles choses, surtout dans la scène finale. Mais on a en même temps l'impression que le film ne va jamais s'arrêter, parce que le réalisateur ne sait absolument pas comment le finir et explore à tâtons différentes pistes...
Pour le coup, un film frustrant car très inégal. A mon goût, quelques excellents passages, intenses, et d'autres d'une lenteur et d'un vide sans appel...