Alors que des extra-terrestres avaient attaqué la Terre quelques années plus tôt et s'étaient pris une branlée,les ricains pensent qu'ils vont revenir à la charge et se préparent activement à une nouvelle confrontation en recrutant et formant les seuls qui soient capables de maîtriser à la fois les technologies et les stratégies de combat:les djeuns champions de jeux vidéo!Le meilleur élément du lot est Ender Wiggin,un gringalet génial que ses camarades,jaloux de ses qualités,font rien qu'à embêter.Ce qui leur vaut de cruelles déconvenues car l'ado,en dépit de son physique d'anchois musclé,sait aussi se battre et démolit méthodiquement tous ceux qui l'emmerdent.Gavin Hood,le sud-africain réalisateur et scénariste du film,s'était révélé à la face du Monde en 2006 avec un film d'auteur,"Mon nom est Tsotsi", se passant dans le ghetto de Soweto-les-Johannesburg.Happé par Hollywood,il s'est mis comme les copains à mouliner de la merde et,après le moyen "X-men:Origins" de 2009,il continue de s'enfoncer dans la cuvette avec cette adaptation soporifique et prétentieuse de l'écrivain de SF Orson Scott Card.On fait ici dans le New Age torturé à travers le personnage très perturbé du jeune Ender,qui veut défoncer de l'alien mais n'en est au fond pas si sûr.Il fait des cauchemars,se pose des questions,tout en s'imposant progressivement à la tête des unités combattantes.Il a un mentor,le colonel Graff,qui bizarrement le bride et l'abandonne à son sort au milieu d'élèves burnés qui détestent et maltraitent constamment ce fort en thème à l'allure de crevette sous-alimentée.Il parviendra quand même à ses fins mais,piégé par les vilains militaires,il aura une révélation finale qui le traumatisera et remettra tout en question au terme d'une conclusion abominablement niaise.Le gamin nous gave avec sa nébuleuse philosophie de comptoir à laquelle on ne pige pas grand-chose mais il semblerait que ça cause de pacifisme et d'ouverture aux autres,selon son credo stipulant que "pour vaincre son ennemi il faut le connaître,et que si on le connait on se met à l'aimer".Si encore c'était bien foutu ça pourrait être au moins supportable mais là,entre décors moches,image sombre dégueulasse et effets spéciaux moribonds,on touche le fond.De plus,rien n'est crédible,ni dans le comportement des personnages ni dans le déroulement des scènes,comme lors de ces combats d'entraînement dans une sorte de gouffre où les élèves se bastonnent en apesanteur,genre parties de paintball la tête en bas.On n'y voit rien,on n'y comprend rien,les héros sont à découvert et se font canarder mais ils ne sont jamais touchés,contrairement à leurs adversaires,c'est vraiment pénible à voir d'autant qu'il n'y a aucun dynamisme dans tout ce bordel.Les seules séquences sympas sont celles où de gros costauds veulent mettre la misère à Ender et se retrouvent sur le carreau,ça fait peu en plus de deux plombes de projection qu'on sent bien passer.La prod a embauché le gratin de la jeune garde hollywoodienne avec en vedette Asa Butterfield,demeuré inexpressif aux yeux exorbités qui venait d'être le Hugo Cabret de Scorsese,Hailee Steinfeld,la badass nouvelle génération apparemment destinée à succéder à Linda Hamilton et Michelle Rodriguez,qui s'était signalée en 2010 dans le "True Grit" des frères Coen,et Abigail Breslin,Little Miss Sunshine en personne.Tous trois sont épouvantablement mauvais et les têtes à claques des deux premiers cités n'arrangent pas leurs cas.Les adultes qui les encadrent ne font pas beaucoup mieux,ce qui est triste pour Harrison Ford,en mode EHPAD,malgré qu'il soit un familier des guerres galactiques,et Ben Kingsley qui joue le traditionnel mec qu'on croit mort mais en fait non,ce qu'on devine d'entrée.Il y a aussi Viola Davis,la star de la série télé "Murder",qui peine à convaincre en psychologue militaire,et le colosse Nonso Anozie,ridicule en sergent La Terreur façon "Full metal jacket",qui deviendra par la suite un des acteurs fétiches de Kenneth Branagh,notamment dans "The Ryan initiative" et "Cendrillon".Mais le plus comique de la bande est Moises Arias,qui est le "terrible" Bonzo le clown,un chef de groupe gueulard,violent et viril,extrêmement convaincant avec son physique de résidu de fausse couche d'une chihuahua croisée avec un pincher nain.Le pire est que la fin ouverte laisse craindre d'éventuelles suites car le citoyen Card a usiné une tapée de ces romans à la con.