Critique : La Stratégie Ender
Ahhh, la science-fiction ! Voilà un univers qui divise ! On aime, on n’aime pas, on est attaché à un style et on néglige les autres, ou on prend tout simplement plaisir à découvrir à chaque fois un nouveau monde fictif. Aujourd’hui, il s’agit de parler de Ender’s Game, ou La Stratégie Ender en français, un film de Gavin Hood avec Harrison Ford (quand même), de science-fiction donc.
Se déroulant dans un futur proche, l’histoire nous présente les Doryphores, une espèce extra-terrestre qui a tenté d’envahir la Terre 50 années avant le temps du récit. Répoussés notamment grâce à un homme, Mazer Rackham, les Doryphores sont aujourd’hui reclus sur une planète élognée de la Terre. Toutefois, les gouvernements sont convaincus qu’ils mèneront un jour une nouvelle attaque, et des mesures radicales pour se préparer à cet événement ont été mises en place. Le colonel Graff (Harrison Ford) est en effet chargé de préparer les enfants les plus intelligents et les plus stratèges à cette attaque, en comptant sur eux pour défendre la Terre en cas d’attaque. On découvre alors Ender Wiggin, qui fait partie de cette école militaire alors que son frère et sa soeur ont échoué, l'un pour son excès de violence, et l'autre pour son excès de compassion. Ender est formé, et gravit rapidement les échelons du fait de sa supériorité et de son caractère jusqu’à diriger sa propre armée. Mais il va se rendre compte que ce qu’on attend de lui n’est pas ce pourquoi il a accepté sa mission… Voilà rapidement ce à quoi vous devez vous attendre en regardant La Stratégie Ender.
Attaquons maintenant le vif du sujet. Il est bien ce film, oui ou non ?! Et bien justement, oui et non. D’abord, un point assez fondamental pour un film de science-fiction, ce sont ses effets spéciaux. Et inutile d’argumenter sur ce point, La Stratégie Ender est irréprochable. On sent bien parfois quelques faiblesses, mais honnêtement on en prend plein la tronche durant le film, surtout sur la fin où le film accélère un peu. Et je dis bien un peu. Le film souffre en effet d’une lenteur difficilement supportable. La mise en place du contexte est rapide, et on croit que le film va démarrer assez rapidement. Pourtant, les minutes passent et rien n’arrive… Alors certes, un film de science-fiction n’est pas synonyme de film d’action, loin de moi cette idée. Et pourtant, le film est vendu comme tel (voir la bande-annonce). Pourtant, la lenteur adoptée et le manque d’action que l’on ressent correspondent parfaitement à la psychologie du personnage, qui s’affirme très rapidement comme un stratège non violent. Dommage qu’ici le rythme lent entraîne parfois un petit ennui. Il semble d’ailleurs que cet excès de lenteur, ou plutôt cette lenteur mal gérée, ait été perçue par le réalisateur, car on sent souvent que des scènes sont volontairement violentes et rapides pour satisfaire ceux qui sont peut-être sur le point de s’endormir. Dommage aussi que la fin du film, bien que cherchant à faire réfléchir, soit finalement assez plate et sans saveur. Certes, on ne s’y attend pas, mais on n’est pas non plus choqué de ce que l’on apprend, et l’étonnement s’estompe finalement assez vite. J'ai par contre été assez étonné de la facilité avec laquelle on s'identifie à Ender, qui n'est pourtant qu'un très jeune adolescent. C'est parfois le problème des films qui présentent un jeune comme héros, comme After Earth par exemple.
Conclusion : Sans être une réelle déception, La Stratégie Ender possède des qualités qui sont mises à mal par son rythme vraiment mal géré. Au final, 15 ou 20 minutes de moins et l’expérience n’en aurait été que meilleure, puisque le film propose un scénario intéressant qui n'est pas dénué de sens et de bons effets spéciaux. Mais il a semble-t-il été difficile de faire le tri parmi la tonne d’informations contenues dans le roman dont est tiré le film.