Un très beau roman pour une adaptation péniblement académique !!!
Une des premières Palme d'or (parce qu'il y en a eu plusieurs en cette année 1946, date du premier Festival de Cannes !!!), enfin un des premiers films à avoir la récompense suprême à Cannes qui s'appelait à l'époque Grand Prix ; et aussi le premier Prix d'interprétation féminine de l'Histoire pour Michèle Morgan.
Adapté d'un excellent roman d'André Gide, difficile d'être aussi enthousiaste que le jury de l'époque à propos de ce film autant sur le plan de la réalisation que sur celui de l'interprétation, l'un découlant un peu de l'autre.
Jean Delannoy a été la principale tête de turc de la "Nouvelle Vague" et c'est difficile de donner tort aux Truffaut-Godard et Cie. Pour traduire les sentiments troubles des personnages, le réalisateur ne trouve pas mieux que de s'appuyer quasi-uniquement sur le dialogue, oubliant le fait que le cinéma est un art visuel et que les décors neigeux se prêtaient aussi très bien à eux seuls à traduire les tourments. Delannoy était un réalisateur péniblement académique et on en a un bel exemple ici.
Académisme en rien arrangé par un jeu d'acteurs, bavard évidemment mais aussi un peu trop appuyé pour réussir à convaincre.
L'oeuvre de Gide aurait mérité une bien plus belle adaptation.