Depuis quelque temps, le cinéma français redécouvre le monde rural et ses agriculteurs, s'apercevant enfin que c'est un terreau fertile pour des histoires bien charpentées, avec du drame, de la tension et des émotions. La terre des hommes (rien à voir avec Saint-Ex) en est une nouvelle illustration, solide et bien écrite à défaut d'être éblouissante, à cause d'une mise en scène un peu trop ... terre à terre. Néanmoins, outre l'évocation des problèmes financiers d'un exploitation agricole, thème classique, le film développe l'aspect communautaire et le machisme ambiant et très lourd, puisque son héroïne, Constance, est la seule femme agricultrice au milieu d'un océan de virilité, plus ou moins mal placée. La misogynie est dans le pré avec des conséquences immédiates sur le sort de Constance elle-même et de sa ferme. Un peu trop obnubilé par son intrigue, Naël Marandin, le réalisateur, en oublie cependant d'étoffer ses personnages secondaires et, accessoirement, de montrer la campagne bourguignonne. Il semble bien que le cinéaste et sa caméra soient tombés amoureux de Diane Rouxel, ce qui peut se comprendre, mais ne justifie pas la profusion de gros plans insistants. L'actrice est aussi convaincante que dans Volontaire mais il est dommage que Jalil Lespert, Finnegan Oldfield (le bien-nommé) et surtout l'immense Olivier Gourmet n'aient pas davantage de temps pour exprimer leur talent.