Citation
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.
Citation
Extrait d'un poème de Marbeuf qui m'est subitement venu en tête lorsque j'ai cherché un titre pour cette critique.
La famille Valastro, pêcheurs de génération en génération dans le petit village d'ici Trezza en Sicile, décide de se défaire du joug des grossistes en travaillant à leur compte. Pour ce faire, ils mettent leur modeste demeure en hypothèque mais une tempête en mer les prive de leurs biens productifs et les contraint à tomber dans une misère plus accrue qu'auparavant. La faim pousse un des garçons à rejoindre des contrebandiers, une des filles à succomber aux avances d'un riche maréchal et les autres à implorer du travail aux grossistes qui s'empressent de les humilier...
Visconti s'était rendu en Sicile dans le but de filmer un documentaire financé par le parti communiste italien mais une fois sur place, et en se remémorant l'oeuvre Les Malavoglia de G.Verga, il décide de réaliser une trilogie de longs métrages néoréalistes dont La Terre Tremble aurait été le premier volet (le dur labeur des mineurs et les paysans auraient ensuite été mis en exergue dans le deux autres opus finalement jamais réalisés).
Cette oeuvre m'a touchée par son vérisme: les vêtements en lambeaux des protagonistes et les rares morceaux de pain durs témoignent de la pauvreté de ces jeunes travailleurs qui incarnent leur propre rôle (Visconti fait appel à une famille sans expérience pour tourner dans leur vraie maison et avec leurs propres vêtements).
J'ai vu le film en VO c'est-à-dire en sicilien (à exception des insertions du narrateur apparement ajoutées a posteriori pour faciliter la compréhension du film par le public non sicilien) ce qui ne m'a pas permis d'apprécier les dialogues parfaitement mais les plans et l'expressions des protagonistes rendent parfaitement compte de cette vie misérable.
Pour en savoir plus sur le film, je conseille ces deux liens:
Archives de la Biennale cinématographique de Venise
Article sur le site de la Cinémathèque française