Voici un extraordinaire long métrage de Michael Dudok De Wit : "La tortue rouge" ("The Red Turtle"), sorti en 2016 et qui a reçu, entre autres choses, le prix "un certain regard" au festival de Cannes et a été nominé aux Oscars 2017.
Que de chemin parcouru depuis l'adorable court-métrage "Le moine et le poisson" (sorti en 1994) nominé aux Oscars et, plus tard, le tout aussi exceptionnel "Père et Fille" (sorti en 2000) remportant cette fois l'Oscar de meilleur film d'animation.
Le film raconte, sans aucune parole, l'histoire d'un naufragé sur une île déserte. Ses tentatives d'évasion sur un radeau sont systématiquement compromises par une grande tortue rouge. Cette dernière, splendide présence symbolique, deviendra sa compagne d'une façon assez inattendue et fantastique.
Le film, splendidement contemplatif, délivre au fil des événements et du temps qui passe, sa véritable nature allégorique. Une fois celle-ci comprise et acceptée, le spectateur sera ainsi témoin d'instants drôles, stressants et émouvants. La finale, inéluctable, et que l'on aimerait ne jamais voir arriver, est d'une rare splendeur et d'une émotion à couper le souffle.
Par ailleurs, ce sont les studios Ghibli qui ont proposé à Michael Dudok De Wit, leur coproduction et leur distribution. Il paraît que l'auteur à mis des semaines à se remettre d'une telle proposition. Mais peut-on refuser une offre pareille ? Certes non. Et le concours des Studios Ghibli avec le savoir-faire exceptionnel de l'animateur ne pouvait donner qu'une vraie petite merveille d'animation, de sensibilité et de finesse sans égale.
Un chef-d'oeuvre, pour résumer mes propos. Voir "La tortue rouge" et puis mourir ou, à tout le moins, plonger ensuite dans les eaux bleues et infinies et retourner à la source première de toute vie et de tous les destins.