La Tortue rouge par Pierre Marot

Issu d'une coproduction entre les studios Ghibli, Arte et je ne sais plus trop qui, ce petit film très contemplatif m'a fait passé 1h20 sur un petit nuage.
J'y avais emmené mes enfants (7 et presque 5), et ce fût une très agréable surprise. Muet (ou presque), joli (sans plus, on se croirait chez Tintin), touchant.
Malgré un film lent, ils ne sont pas ennuyés, et moi non plus. Il y a des péripéties, quelques moments de tension, du danger.
Il y a surtout une scène très forte, qui fonctionne aussi bien sur les adultes que sur les enfants - j'ai entendu ma fille chuchoter "pauvre tortue" sur un ton plaintif, et moi je n'en menais pas large non plus. Ne connaissant pas le sujet du film (outre le naufrage), je ne pouvais pas anticiper la suite.
Finalement, c'est une histoire très touchante, certainement plus adaptée aux adultes, l'histoire de la vie, un jeune fait naufrage, qui lutte d'abord contre son sort puis se résigne, fonde ensuite une famille etc. Une vie frugale, mais heureuse.
Du côté de la forme, c'est une petite déception, mais c'est surtout parce qu'Isao Takahata est crédité en début de film (en tant que producteur artistique). Donc quand on voit la forêt de bambous et qu'on repense au Conte de la Prince Kaguya, forcément, ça passe mal. D'un point de vue générale, l'ambiance visuelle est tout juste correcte. La ligne claire permet mal d'exprimer la palette des sentiments des personnages, et l'animation des décors est assez minimaliste.

Comme tout le film, en réalité, une ode à la frugalité en somme.