Tout démarre avec une tempête, violente et qui balaie tout sur son passage. Et surtout un homme. Ce dernier n’a pas de nom, il ne parle pas. Il finit par échouer sur une petite île désertique. Ses seuls compagnons de fortune ne sont que des petits crabes voleurs… Le jeune homme doit se faire à son nouvel univers, hostile, monotone… Et tente de s’échapper avec des radeaux de fortune. Mais à chaque fois, ses tentatives sont vouées à l’échec. La nature le ramène vers cette île. Magique ? Peut-être bien. Car au-delà des visions récurrentes que le jeune homme a, il va faire une rencontre aussi déterminante que mystérieuse qui va changer sa vie…
La Tortue Rouge est une apologie du quotidien et de la vie à deux (puis à trois). C’est un voyage initiatique, qui a régulièrement recours au merveilleux et à la poésie, porté par une bande sonore immersive et organique signée par le Français Laurent Perez.
La nature, partie prenante de l’intrigue, est plus que jamais présente dans le film de Dudok de Vit, qui reflète bien en cela l’influence que le studio Ghibli a pu avoir dans le travail du cinéaste. Film d’animation pour tous, les plus jeunes pourront apprécier cette histoire aussi simple que belle, quand les plus grands pourront aller plus loin et réfléchir au caractère allégorique du parcours de ce Robinson muet sur son île, tout au long de sa vie. Car le film La Tortue Rouge se veut assez spirituel et laisse planer le doute à bien des reprises : l’histoire de ce naufragé est-elle bien du ressort du réel ou du fantasmagorique ? Quelle que soit la réponse que se fera le spectateur, il en ressortira à n’en pas douter bouleversé.