Il est évident qu'on ne peut pas parler de La tunique sans évoquer la révolution technique qu'il apporta, à savoir être le premier film sorti en Cinémascope, apportant une largeur jamais vue à l'écran jusqu'alors, dont l'attraction, créée pour rivaliser avec la télévision naissante à cette époque, va lui assurer un gros succès.


Mais le film d'Henry Koster est tout de même intéressant en tant que tel car il questionne le doute, et la foi, d'un général qui va diriger contre son gré la crucifixion de Jésus, à la faveur d'une rébellion contre Caligula. La ferveur de la foule lors du chemin de croix du Christ, et la tunique que Marcellus va récupérer, en guise de preuve de son travail, va le plonger dans un questionnement intérieur.
Ce Marcellus est incarné par un jeune Richard Burton, et on ne peut pas dire qu'il y mette du sien concernant la fougue que le personnage devrait avoir. On le sent constamment en retrait, mâchoires fermées, et cette antipathie affichée de Burton face au projet sert finalement l'histoire, car il est finalement seul contre tous, même si au fil du temps, sa foi naissante va séduire son entourage proche.
A ses côtés, on trouve la belle Jean Simmons (qu'on reverra bien plus tard dans le chef d'oeuvre qu'est Spartacus) et Victor Mature, qui incarne Demetrius, l'esclave de Marcellus. Quant à Jésus, il est constamment perçu de manière mystérieuse, soit filmé de dos, ou caché par la croix qu'il porte ou par les badauds sur son chemin, mais son visage n'est jamais montré.


Il est évident, qu'au-delà de son histoire, fort intéressante sur le questionnement d'un homme, au détriment du grand spectacle, c'est un film qui promeut ce nouveau format qu'est le Cinemascope, avec une quantité invraisemblable de plans larges, ou alors de personnages placés de sorte à élargir le plus possible l'image. Le choc a du être énorme pour les spectateurs de l'époque...
Mais en soi, La tunique apporte un contre-point intéressant au peplum en proposant un spectacle presque anti-spectaculaire, jusqu'à une conclusion qui côtoie le divin.

Boubakar
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Leurs films préférés/Leurs films détestés.

Créée

le 23 sept. 2017

Critique lue 793 fois

5 j'aime

3 commentaires

Boubakar

Écrit par

Critique lue 793 fois

5
3

D'autres avis sur La Tunique

La Tunique
LouvedAvalon
8

Envergure péplumesque

En la matière des péplums et du gigantisme, un premier film sorti en cinémascope qui a défini toute une génération du genre dont "Ben-Hur" (qu'il me rappelle, d'ailleurs, pour le choix de l'épisode...

le 27 févr. 2018

13 j'aime

14

La Tunique
JeanG55
8

La tunique

Le péplum "la tunique" est une belle réalisation d'Henry Koster qui s'appuie sur un roman de Lloyd Douglas qui a fait, outre celui-ci, plusieurs romans portés à l'écran comme le "secret magnifique "...

le 27 juin 2021

11 j'aime

9

La Tunique
Anilegna
6

Au coeur du sujet

Marcellus Gallio (Richard Burton) est un tribun de Rome, fils de sénateur, et, il faut bien le dire, plus porté sur la fiesta que sur son devoir envers Rome. Il s'oppose régulièrement au fils de...

le 19 oct. 2016

6 j'aime

6

Du même critique

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

44 j'aime

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9