Cette production MGM, réalisée par George Marshall, un vétéran du cinéma Hollywoodien, réalisateur de quelques comédies avec le duo Jerry Lewis/Dean Martin notamment et de quelques westerns de seconde zone, est une agréable série B sans prétention, et plutôt bien mise en scène.


La tête d'affiche est confié à Glenn Ford, acteur naturellement magnétique et charismatique, sorti l'année précédente de l'excellent 3h10 Pour Yuma de Delmer Daves. Il interprète le rôle d'un éleveur de moutons, d'où le titre original, The Sheepman, qui arrive dans une ville située dans La Vallée de la Poudre, région où l'on élève des bêtes à cornes. Pour une fois le titre français n'est pas trop à côté de la plaque. Son arrivée, déclenchera rapidement toute une réaction en chaîne lui faisant comprendre qu'il n'est pas le bienvenue.


Le scénario est un rien conventionnel et l'introduction dans le ton habituel de ce genre d’œuvre, un homme arrive dans un endroit... un rien caricatural.


Ce qui est d'emblée remarquable et original, c'est le ton totalement décontracté avec lequel Marshall installe sa narration. Glenn Ford joue un personnage sûr de lui à la limite de l'insolence qui tranche rapidement dans cette population de moutons sous le joug d'un propriétaire terrien despotique interprété par un jeune Leslie Nielsen, futur héros looser de la série des Y'at-il... initiée par Jim Abraham et les frères Zucker. Il se gosse un peu de ses gens qui semblent très curieux de son arrivée, allant, dans une scène plutôt cocasse, jusqu'à le suivre dans le moindre de ses mouvements.


Ce côté directement emprunté au burlesque est plutôt bien amenée et installe une ambiance décontractée plutôt de bon ton et disons le assez originale.


La présence de seconds rôles sympathiques, comme une pétillante Shirley MacLaine, et quelques personnages pittoresques comme Edgar Buchanan jouant un vieux roublard à la Walter Brennan, vient ajouter une note d'originalité à ce western qui n'élaborera rien d'autre qu'un schéma narratif éprouvé.


Quand un trio de bandits patibulaires un peu sorti de nulle part arrivera, ce ton badin et plutôt décontracté basculera soudain dans une violence assez sèche et fera changer le personnage de Glenn Ford, devenant plus grave.


Malgré ses qualités intrinsèques manifestes et son côté "agréable", ce western demeure une série B sans grande envergure. On ne se situe pas là dans la notion de sur-western, mise en avant par les gens de la nouvelle vague française, mais plutôt dans le serial bien troussé.

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le 13 mars 2016

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