Dès l'introduction du film, le ton est donné, pour ceux qui sont venu voir un film pépère sans connaitre à l'avance les enjeux seront perdus, ici pas de répit pour le cerveau, on entre dans le vif de l'action et dans le même temps, dans l'histoire puisqu'encore une fois, la narration est directement associée à l'action pour un spectacle démentiel!
Ici, c'est bien simple, l'ouie et la vue doivent être en éveil à chaque instant, ici, point de dialogue explicatif, tout est dans le visuel, le cinéma à l'état pur, mouvement, action, réaction, la mise en scène de Greengrass est juste monstrueuse, autant la shaky-cam en faisait un peu trop dans la Mort dans la peau, autant, ici, son style n'expérimente plus, il s'affirme, faut dire qu'entre temps, il s'est fait la main sur Flight 93 dont le montage exemplaire était déjà un modèle du genre, ici, il est porté à son apogée, il arrive a créer une tension incroyable en filmant des gens dans une foule, la poursuite à Tanger nous offre une poursuite façon McT mais avec la patte Greengrass, et la baston contre Desh est juste brut de décoffrage, sérieux, à chaque coup donné, j'avais mal pour les personnages, le combat peut paraitre fouilli mais il est totalement clair dans sa narration, on comprend instantanément qui prend les coups, qui prend l'avantage, c'est un combat entre 2 machines de mort, le choix de la mise en scène est judicieux, mieux maitrisé que le combat du 2eme film. Bref, on en ressort comme d'hab, exténué et à bout de souffle.
En fait, le film tout entier est une course poursuite de 2 heures, il n'y a aucun temps mort, l'action n'arrête pas, le dernier acte est jouissif par ses audaces narratifs (inclure la scène de fin du précédent film pour le climax final, une idée géniale), et clot la trilogie en beauté. Au final, cette trilogie aura su se crée une personnalité propre, en se détachant de la politique-fiction des bouquins pour bifurquer vers la voie cinématographiqe, et donc plus sensitif et viscéral. J'ai envie de tirer mon chapeau à Mr Greengrass, avec ce Bourne Ultimatum, il rentre définitivement la cours des plus grands réalisateurs d'action auprès de McT et de Cameron, il a réussi à apporter une nouvelle pierre à l'édifice du genre devenu moribond depuis la fin de l'ère Schwarzy, et clin d'oeil suprême, le film se conclue se la même manière que le James Bond, qui trouvait lui-même son inspiration dans la mise en scène dans les Bourne.
La boucle est bouclée, Jason Bourne est devenu un (super)-héros qui aura su renouvelé le genre et de quelle magnifique façon, en nous refaisant découvrir le véritable sens du terme film d'action!