Polanski, on aime ou on aime pas, que ce soit la personne ou son oeuvre. Personnellement, du peu que j'ai vu de ce réalisateur (à savoir "Oliver Twist" et "Carnage"), j'apprécie ce qu'il fait, bien qu' "Oliver Twist" m'ait paru assez ennuyeux contrairement au roman de Dickens. Il revient donc, deux ans après son excellent "Carnage", avec une autre adaptation théâtrale, dans le domaine du huit-clos, qui a pour titre : "La Vénus à la fourrure".

Hésitant entre celui-là et "Cartel", qui est apparemment d'une profonde bêtise, notre choix s'est porté sur le dernier Polanski, dont la bande-annonce et le pitch de départ me tentaient bien. L'idée de base est la suivante : Sous forme de huit-clos, une jeune femme "vulgaire" auditionne auprès d'un metteur en scène élitiste, pour avoir le premier rôle d'une pièce intitulé "La Vénus à la fourure". Le pitch paraît simple, mais révèle au fil du film, une véritable force narrative, cinématographique et d'interprétation.

C'est assez compliqué de vous en parler, puisque ce serait, en quelque sorte, gâcher le plaisir de découvrir l'oeuvre. Ce que je pourrais dire, c'est que la narration du film est une véritable leçon de manipulation, on ne sait jamais si les deux personnages du film jouent la pièce, sortent de la pièce où les deux en même temps, et cela, c'est juste sublime. Plus le film avance, plus l'audition avance, plus les acteurs se retrouvent comme happés par la pièce et il y a une sorte d'évolution dans l'écriture des personnages, qui est un pur régal. Vous en dire plus serait spoiler le film, donc je vais me taire. Je pourrais rajouter que ce film reprend l'aspect "féministe" qu'il y avait dans le précédent film de Roman, à travers le personnage de Seigner. On se retrouve fasciné par les différentes (quoique...) interprétations des acteurs, que ce soit l'élégant Mathieu Amalric, qui expose encore une fois tout son talent d'acteur, où la pétillante Emmanuelle Seigner, qui a plus d'un tour dans son sac, tout le long du film. Du côté de la réalisation, c'est assez simple et pas vraiment novateur, c'est principalement basé dus des champs/contre-champs, malgré quelques jolies travellings et certains plans qui sont de toute beauté. En revanche, du côté de la mise en scène, c'est juste à tomber par terre, et poursuit l'idée de mise en abyme du film, je pense notamment à l'utilisation de la lumière, qui est très bien trouvé.

Si je devrais reprocher quelque chose à ce film, ce serait qu'il s'éternise un peu vers la fin. "Carnage" était un brillant huit-clos, qui avait une durée courte mais juste (1h10). Pourquoi ne pas avoir fait la même chose avec celui-là ? Malgré cela, ça ne va pas me gâcher le plaisir que j'ai éprouvé face à ce film, qui est une véritable coup de coeur.
VictorHa
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2013 et Les meilleurs films de Roman Polanski

Créée

le 17 nov. 2013

Critique lue 496 fois

5 j'aime

VictorHa

Écrit par

Critique lue 496 fois

5

D'autres avis sur La Vénus à la fourrure

La Vénus à la fourrure
Grard-Rocher
9

Critique de La Vénus à la fourrure par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Thomas est un metteur en scène peu chanceux car toute la journée il n'a cessé de faire passer des auditions afin de trouver une comédienne pour sa nouvelle pièce : une adaptation très personnelle de...

53 j'aime

35

La Vénus à la fourrure
Rawi
8

Quand "Je" est un "Jeu"...

Polanski est un réalisateur aux multiples facettes. Ici, dès les premières minutes, avec cette avancée dans la pluvieuse avenue parisienne jusqu'à l'entrée du théâtre on est dans le mystère...

Par

le 4 déc. 2013

52 j'aime

6

La Vénus à la fourrure
Kenshin
9

Genre!

Il fallait bien clôturer cette année filmique, faire comme si tout n'était pas un éternel recommencement, ou plutôt une suite sans fin. Marquer un début, marquer une fin. Voilà donc le dernier film...

le 31 déc. 2013

46 j'aime

19

Du même critique

Le Congrès
VictorHa
8

"Forever youunngg !"

Plus les années passent et plus le cinéma est en train de mourir à petit feu. Tué à grands coups de remakes inutiles, de films reconvertis en 3D, de motion-capture etc... Et Ari Folman, réalisateur...

le 3 juil. 2013

27 j'aime

4

Cinquante Nuances de Grey
VictorHa
1

Cinquantes Nuances de sexisme

Le féminisme, terme en faveur de l'égalité des sexes, est très en vogue dans notre pop-culture actuelle, de diverses façons ou autres. Lena Dunham brille en brisant toute complexité dans sa série...

le 11 févr. 2015

21 j'aime

5

Nos étoiles contraires
VictorHa
5

OK...

Si il y a bel et bien un livre dont touts les adolescents ont parlé cette année, c'est bien « Fifty Shades of... », heu..., je veux dire « Nos Etoiles Contraires ». Cette romance entre deux...

le 21 août 2014

21 j'aime

3