Julien Carpentier livre avec ce film un portrait nuancé et sensible des relations familiales, en particulier dans le contexte délicat de la bipolarité. Le cœur du film repose sans conteste sur l'alchimie entre Agnès Jaoui et William Lebghil, dont les performances offrent une profondeur et une sincérité rare à leurs personnages. Cette interaction entre les deux acteurs est le moteur du récit, et c'est grâce à eux que le film trouve son souffle.
Cependant, malgré la qualité indéniable de leurs performances, le film souffre d'un manque de rigueur dans sa structure narrative. Les intrigues secondaires, bien qu’elles permettent une meilleure compréhension des personnages, alourdissent inutilement le récit. Au lieu de renforcer l’intensité émotionnelle, elles étirent le film de manière excessive, affaiblissant son impact global. Ce qui aurait pu être une exploration intime et resserrée des liens familiaux devient parfois trop dispersé.
Visuellement, le film n’ose pas vraiment. Carpentier adopte une réalisation simple, avec une caméra épaule par moments, mais sans véritable ambition esthétique. Ce manque de mise en scène empêche le film de se démarquer sur le plan cinématographique. Bien que ce ne soit pas un défaut rédhibitoire, il est difficile de ne pas ressentir un certain potentiel non exploité, surtout avec un duo principal aussi fort.